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"Une vie à elle"
1 mars 2015

Bébé nageur ?

 

Depuis ma grossesse, c’était pour nous une évidence : notre enfant ferait les bébés nageurs. Nous sommes plongeurs tous les deux, et de grands amoureux du milieu marin : faire découvrir les joies de l’eau à notre enfant s’imposait comme une évidence.

 

J’avais donc pris contact avec un club de bébés nageurs, en le choisissant le plus accessible possible depuis chez nous ; ce qui représentait quand même une bonne demi-heure de transport. Ce club ayant lieu dans une piscine publique, il ne prenait pas les bébés de moins de 6 mois cause de la température de l’eau. Lorsque bébé a eu six mois, j’ai fait notre inscription, et une première séance avec lui. À l’issu de cette séance, une évidence s’est imposée : c’était archi-galère. Le créneau horaire était tôt le matin, ce qui faisait lever très tôt, l’un des rares matins où nous pouvions dormir un peu. Et surtout, le papa ne pouvait pas m’accompagner. Outre le levé matinal et le temps de transport, apparaissait un nouvel obstacle : la logistique. Se changer et changer un bébé dans un local qui n’est pas prévu pour cela, descendre tout le matériel au bord du bassin en prenant des escaliers mouillés, donc glissants, prendre la douche seule avec bébé qu’il fallait savonner sans pouvoir le poser, le sécher quand soi-même on ruisselle, etc… J’ai eu l’impression de vivre un parcours du combattant. Pire : j’ai même trouvé plusieurs fois que c’était assez dangereux, à cause du risque que bébé glisse ou de tomber avec lui sur le carrelage. La séance en elle-même avait été sympa, mais il y avait deux maîtres nageurs pour beaucoup de familles, et donc ils ne faisait que passer donner deux conseils et repartaient. Et à cause de l’eau à 28°C, il ne fallait rester qu’un quart d’heure à vingt minutes. Bref, beaucoup, beaucoup de tintouin, pour pas beaucoup de barbotage. Comme au retour, mon mari m’a confirmé qu’il ne pouvait pas m’accompagner à cet horaire, j’ai tout de suite pris ma décision : je renonçais au bébés nageurs pour cette année.

 

Une seconde occasion s’est présentée : nous rentrons d’une thalasso à Pornic (billet bientôt !), qui propose un atelier bébés nageurs pour les enfants de plus de six mois. Cette possibilité a été pour beaucoup dans notre choix du centre de thalasso. Nous avons pu faire, en famille cette fois, deux séances encadrées avec bébé, autant de bains que nous avons voulu, et j’ai même laissé traîner mon oreille dans un troisième cours, à un horaire où mon fils était à la garderie, dans un battement entre deux de mes soins. C’est-à-dire qu’à Pornic, j’ai reçu les conseils de trois maîtres nageurs. Pas mal.

 

Première chose très positive : l’un d’eux nous a montré les trois positions de portage possible dans l’eau. Intuitivement, nous les avions plus ou moins trouvées, mais cela nous a permis d’affiner et de varier. Il nous a aussi montré plusieurs activités et jeux qu’on pouvait faire pour stimuler notre fils dans l’eau. Il nous a notamment proposé une embarcation faite de trois frites réunies en triangle par des flotteurs, permettant de soutenir bébé par les aisselles. Il était donc immergé jusqu’au milieu du torse. J’avais essayé quasiment la même chose au club, mais avec deux frites – peut-être moins stable ? Il l’a également mis assis dans un baquet en plastique, encastré dans un tapis flottant, pour qu’il puisse jouer avec des objets et des jets d’eau. Bébé a essayé d’attraper le filet sortant d’une théière, c’était très mignon.  J’ai plus appris avec ce moniteur que dans ma séance de bébés nageurs en piscine publique. Un autre moniteur nous a beaucoup appris de chose sur la prévention, allant de l’otite à comment ressortir un bébé qui est allé sous l’eau (la tête vers le bas, en l’occurrence). Bref, nous étions ravis de l’expérience : dans de bonnes conditions, les bébés nageurs, c’est un régal. Notre fils est très à l’aise dans l’eau, et c’est un bonheur de barboter avec lui.

 

Tous les maîtres nageurs de Pornic nous on fait au préalable la même mise au point : il ne s’agit pas en réalité de bébés nageurs, mais d’éveil aquatique. Ce que j’avais aussi remarqué dans mon club en piscine. De mon côté, je pensais que les bébés nageurs, c’était lâcher le bébé dans l’eau pour stimuler son réflexe de nage. Effectivement, c’est quelque chose qui existe, mais le moniteur m’a répondu que c’était quitte ou double, et que pour un bébé qui adorait l’expérience, un autre allait garder un mauvais souvenir de l’eau. Et que donc, il partait sur de l’éveil, pour ne pas prendre le risque. J’imagine que ce doit être une tendance générale, et que peut-être, après une vogue (pour pas dire vague) de natation précoce, on en était revenu à quelque chose de plus progressif.

 

Voici quelques conseils que je retire des avis des trois moniteurs en questions.

-       tous émettent de grosses réserves sur le fait de faire mettre à bébé la tête sous l’eau. L’un des maîtres nageurs nous disait : « Est-ce qu’il faut le faire ? Non. Est-ce qu’on peut le faire ? Oui ». Et il insistait beaucoup sur le fait que si on le tentait, il fallait en faire une joie, féliciter l’enfant et insister jusqu’à obtenir de lui un sourire. Mais il recommandait de ne pas essayer si on avait des appréhensions, pour que l’enfant n’en garde pas un mauvais souvenir lui-même. Les deux autres étaient plus tranchés, et disaient qu’à leur sens, si jeune, il valait mieux éviter. Quand on leur a dit qu’on l’avait déjà fait à la première séance, ils ont modulé en disant « Si vous êtes très à l’aise… si vous en avez fait un jeu… S’il a souri… ». Bref, ils n’étaient quand même pas très pour.

-       Celui avec lequel j’ai le plus parlé me disait que dans une eau à 33°C, on pouvait laisser bébé dans l’eau à peu près une demi-heure. J’ai alors dit tout haut que dans mon club de bébés nageurs, l’eau était à 28°C. Il a écarquillé les yeux, et m’a dit tout de suite « Ah non, ne faites pas ça ». Je regrette d’autant moins de ne pas avoir persévéré…

-       Ils sont unanimes aussi sur la question des brassards : à éviter. Ils recommandent plutôt de poursuivre le portage dans l’eau, autant que possible, et de mettre les brassards le moins possible, et seulement à partir de trois ans. L’idée est qu’ils donnent à l’enfant une impression d’autonomie qu’en fait il n’a pas, et que par ailleurs, les brassards l’empêchent de découvrir les appuis qu’il peut avoir avec les bras.

 

Résultat, nous n’avons qu’un regret : c’est de ne pas habiter près d’un centre qui permette de faire barboter fiston dans une eau bien chaude. Je repenserai peut-être aux bébés nageurs en piscine publique quand il sera plus grand ; pour l’instant, nous en resterons là, et il retrouvera les bains de mer l’été prochain.

 

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