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"Une vie à elle"

20 avril 2017

La vie comme dans Tchoupi

(Billet rédigé le 2 janvier 2017)

Cette expression, devenue courante chez nous, vient en fait de mon mari, et nous sert régulièrement. Je n’ai rien écrit ici pendant des mois, par faute de temps, mais dans l’intervalle mon fils a beaucoup évolué. Nous avons notamment traversé une grosse période Tchoupi, qui est en perte de vitesse mais connaît encore des pics. Nous avons diversifié avec Petit Ours brun, qui rencontre aussi un franc succès, et P’tit loup, qu’il aime bien mais avec moins d’enthousiasme. Il y a aussi Totam, que mon fils aime bien, et qui est mon préféré en termes de dessin. Dans la bibliothèque, assez considérable, de mon fils, ces livres tiennent une certaine place. Les Tchoupi et consorts ne sont pas tous égaux, mais certains sont très bons, et sont devenus pour nous un appui éducatif.

 

C’est le cas notamment de Tchoupi fait du manège ou de P’tit Loup ne veut pas partager. Le premier présente une situation conflictuelle type : papa veut rentrer à la maison, Tchoupi veut faire une autre tour de manège. La solution proposée est joliment trouvée : Papa prête ses épaules pour remplacer le cheval que Tchoupi voulait chevaucher sur le manège. P’tit Loup ne veut pas partager nous a été encore plus utile à l’époque où mon fils traversait une douloureuse crise du bac à sable (je dois prêter mes jouets, je ne dois pas me servir chez les autres). Nous avons acheté ce livre exprès pour le faire réfléchir à cette situation, après en avoir feuilleté plusieurs, et il m’a semblé que le P’tit Loup était le meilleur.

 

Pour ce qui est du pot, je les trouve très inégaux : P’tit Loup et Totam n’ont, à mon sens, quasiment pas d’intérêt : les personnages ne font que s’interroger sur l’utilité de l’objet. Le Tchoupi correspondant me semble très bien fait, puisqu’il montre au contraire les premières utilisations de l’objet.

 

Beaucoup de thèmes existent dans les différentes séries, donc cela vaut la peine de comparer. Mais il y a aussi des raretés : Totam à la crèche est à ma connaissance le seul du genre, et au demeurant, il est très bien.

 

Mais pourquoi « la vie comme dans Tchoupi » ? Parce que nous voyons des réactions de notre fils directement calquées sur celles de ses personnages préférés. Pendant les vacances de Noël, nous l’avons amené dans un poney club, et dès l’annonce de l’activité il prévoyait de donner un biscuit à la fin de la promenade à sa monture. Il a donc fallu anticiper, amener des petits beurres, demander l’autorisation à la monitrice, pour en arriver au moment tant attendu : la réalisation du rêve. Sauf que Tchoupi ne porte pas de gants dans le livre, et que maman, étourdiment, a oublié de les retirer au petit cavalier pressé, qui s’est fait attraper son gants en même temps que le gâteau. Plus de peur que de mal, mais cela a bien prouvé que la vie n’est pas toujours comme dans Tchoupi…

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19 août 2016

Quand mon fils a fait mes nuits… et puis plus.

 

Incroyable mais vrai : Neo Maman reprend du service, après un silence… record. Trop de choses ses derniers mois m’ont accaparée, je n’ai plus eu le temps ni l’énergie de continuer mes billets. Il y a tout de même quelques points que je voulais aborder, dont celui d’aujourd’hui.

 

Je vous ai laissé sur le récit du sevrage de mon fils ; tout cela est un peu ancien maintenant, et je regrette de ne pas avoir écrit la suite plus à chaud. Mais j’avais annoncé qu’il y avait eu ne conséquence visible du sevrage sur les nuits. Je dois préciser d’emblée que ce que je vais écrire me fait un peu mal au cœur, mais il faut dire ce qui est : le sevrage allait, par la force des choses, avec un sevrage de nuit, et quatre ou cinq nuits après la fin de l’allaitement, mon fils faisait ses nuits. Couché vers 21h comme à notre habitude, il se réveillait vers 7h, 7h30, ce qui a été son rythme de croisière jusqu’à la fin de l’année scolaire. Et je dois dire que j’ai apprécié de pouvoir enfin, après 22 mois de nuits entrecoupées, dormir « normalement ». Je ne veux pas dire par là que l’allaitement est responsable des réveils nocturnes : énormément de paramètres rentrent en ligne de compte, l’âge notamment. Un bébé allaité peut faire ses nuits comme un bébé au biberon ou un enfant plus grand peut ne pas les faire. Il n’y a pas de règles en la matière ; loin de moi l’idée d’incriminer l’allaitement. Mais il est manifeste que pour mon fils, à presque deux ans, les tétés nocturnes étaient les raisons de ses réveils.

 

Comment tout cela s’est-il passé ? Quand j’étais encore dans les feux de l’eczéma, j’avais besoin de repos. Et puis il fallait autant que possible que Boutdechou évite de penser à la tétée. Neo Papa a alors pris le relais pour endormir notre fils. Cela ne s’est pas fait sans difficultés, puisqu’il avait ses habitudes avec moi, mais tous les deux ont trouvé leur équilibre. Mon mari a mis en place son propre rituel, qui a été très efficace pendant 3 mois, voire 4 mois (même si maintenant, il ne fonctionne plus si bien – effet de lassitude ?) : il le prenait dans les bras et lui faisait dire au revoir à toutes ses peluches, et toutes les figurines de sa chambre, ce qui marquait bien la césure de la mise au lit. Ensuite, dans le noir, notre fils s’endormait avec la main de son papa sur lui, ce qui prenait une vingtaine de minutes – un peu plus ou un peu moins selon les jours et le niveau d’énervement.

 

Une fois remise, nous avons décidé que Neo Papa allait continuer les endormissements : ils fonctionnaient bien, Neo Papa aimait son petit moment avec son fiston, et j’appréciais de récupérer un peu de temps pour moi le soir. Le temps d’endormissement était globalement de plus en plus court, jusqu’à ce que mon fils repousse la main de son père, ce qui devenait le signal du départ. Mon mari a alors tenté, au bout d’un bon mois et demi on duty, de le mettre au lit, de lui faire un gros bisous-bonne nuit, et de partir. Et à ma très grande surprise, cela marchait. On entendait notre fils grogner un peu dans sa chambre, une minute ou deux, puis plus rien. Les nuits restaient calées, sauf exception. Tout allait pour le mieux sous la meilleure des couettes possibles. Jusqu’au jour où… Neo Papa a dû s’absenter pour le travail, et où j’ai repris la main pour l’endormissement. J’ai tenté de faire comme son père : au revoir les peluches, au lit mon chéri, fais de beaux rêves mon cœur, à demain. Hurlements de sirène d’alarme. Je suis revenue immédiatement, et ai enclenché la phase deux : endormissement avec main sur la poitrine. Il m’a fallu une heure pour qu’il se calme et s’endorme. Et dès le lendemain, impossible que son père reprenne la manœuvre. Il le refusait, me réclamait avec insistance… et on était reparti pour des endormissements longs, d’une demi-heure voire plus. Nous avons alors traversé une période compliquée, où il luttait contre le sommeil par tous les moyens, se relevait, sautait dans son lit, alors même qu’il était épuisé. Démunie par cette sur-agitation nocturne, j’ai fini par le menacer de partir s’il ne s’allongeait pas. Et plusieurs fois je l’ai fait, ne trouvant pas d’autre solution, après parfois une heure de négociation. Mais je le regrette, car c’est à nouveau du dressage au sommeil ; je n’ai pas su à l’époque trouver les méthodes pour le ramener au calme, tout simplement. Pourquoi tous ces changements avec moi, aussi subitement ? Contrecoup de la fin de l’allaitement ? Relation trop fusionnelle à la maman ? Mauvaise acceptation, malgré les apparences, des départs rapides de son papa ? Je n’ai pas vraiment compris.

 

Il a aussi commencé à me faire quelque chose d’un peu étrange : il me demande de sortir (« maman s’en va » ; « maman sortir »), et à peine je commence à me lever de ma chaise qu’il se met à geindre. J’ai cru au début qu’il voulait prendre plus d’autonomie, sans l’assumer encore complètement. A la réflexion, je me dis plutôt qu’il teste la fiabilité de ma présence à ses côtés. Sans doute parce que je l’avais laissé pour qu’il se calme – c’est-à-dire, admettons-le : pour le punir. Je pense que c’est un petit traumatisme qui ressort dans cette attitude paradoxale. Peut-être aussi un reste de l’étape du protocole que nous avions appliqué quand il était beaucoup plus petit ? Il cherche sans doute à s’assurer que je reviendrai s’il me le demande ; que maintenant il peut compter sur moi.

 

À nouveau, c’est Neo Papa qui a eu une très bonne idée pour revenir à plus de calme pendant les endormissements : il compte… les vagues. C’est-à-dire qu’il imite le bruit des vagues avec sa respiration, et ponctue doucement entre chaque : une vague ; deux vagues ; etc… Nous sommes au bord de mer pour les vacances, donc cela tombe d’autant mieux. L’idée étant de sortir mon fils d’une dynamique de conversation ; cela marche plus facilement avec lui qu’avec moi, ceci dit. De plus, mon mari sort de la pièce quand il estime que notre fils est trop agité, ce que je n’ai plus envie de faire.

 

Nous en sommes toujours là : c’est moi qui l’endort, et quand mon mari prend le relais parce que je dois me consacrer à mon travail, je me mets avec mon ordinateur sur le pas de la porte, pour qu’il me voie – sinon il se met en mode sirène des pompiers. Par ailleurs, les grandes vacances ont marqué un recul net des nuits : il en fait encore des complètes, mais de moins en moins, et nous avons dernièrement retrouvé des nuits avec 5, 6 réveils. Là non plus, je ne saurais pas dire pourquoi : trop de changements et de nouveautés peut-être ? J’espère que le retour à la maison, qui ne va plus tarder, permettra de remettre les habitudes en place. Pour nous, mais surtout pour lui, car il semble accumuler de la fatigue avec tous ces réveils…

 

28 avril 2016

Gare à ce que vous chantez !

Juste un petit clin d'oeil du soir, pour vous faire rire.

Hier, Neo Papa sort mon fils du bain, et je l'emporte tout enservietté vers le plan à langer. Sur le chemin, Neo Papa et moi l'entendons fredonner : "Di gué da dam, di gué dam... Hohé Hohé. A bal. Neuneu da hé hohé hohé". Nous avons enchangé un regard parental sidéré, mais le fait est là : mon fils était en train de chanter La Compagnie créole ! Et c'est ma très grande faute, parce qu'une quinzaine de jours plus tôt, je lui avais chanté "Bébé ! bébé masqué hohé hohé !" en faisant un coucou-caché avec la serviette de bain.

Maman, surveille ton répertoire : fiston enregistre tout !

16 avril 2016

L'histoire du sevrage le plus brutal du monde

 

Comme je l’ai écrit dans Lactoolique, j’ai commencé à réfléchir à la question du sevrage il y a à peu près deux mois, alors que jusque là la chose me semblait très théorique. Mais du jour au lendemain, la perspective d’une deuxième grossesse a bousculé mon rythme de croisière. Je pensais donc me lancer dans un parcours de sevrage progressif.

 

Sauf que. Rien ne s’est passé comme prévu. Mi-mars, mon fils a commencé à manger comme un moineau, ce qui est tout à fait inhabituel chez nous : c’est un ogre normalement, et nous l’appelons bébélix. Il se plaignait aussi beaucoup de la bouche. Nous en avions déduit qu’il avait une nouvelle poussée dentaire, ce qui était en partie vrai, car il faisait ses canines à ce moment-là. Il tétait fort, sans doute à cause de la douleur, et mes seins étaient un peu rouges. Bon. La situation a duré quelques jours comme cela, et j’avais de plus en plus de rougeurs, et même quelques crevasses. J’ai ressorti ma lanoline, au fond des tiroirs depuis presque deux ans, sans trop me poser de questions.

 

Un mercredi après-midi, je me suis rendu compte que mon fils avait des marques sur la langue. Mon premier mouvement a été de me dire qu’il s’était mordu la langue avec ses canines toutes neuves ; je l’ai signalé à Néo Papa, sans beaucoup plus approfondir la question. Dans le même temps, mes seins étaient entrés en ébullition : ils étaient très rouges, crevassés de partout, et suintants. Je devais porter des compresses stériles entre le sein et le soutien-gorge pour que la peau colle à la compresse, et non au tissu. L’allaitement était devenu très douloureux, notamment les premiers instants. Le douleur se calmait en une minute, mais je ne parvenais pas à étouffer des petits cris de douleur au début. Le lendemain, j’ai signalé à la crèche les marques sur la langue de fiston, en leur demandant de surveiller un éventuel changement d’aspect. Le jeudi midi, la crèche m’a appelée pour que je vienne le chercher : il avait de la fièvre et aucun appétit. Quand je suis arrivée, j’ai vérifié sa langue (l’auxiliaire m’a dit qu’elle n’avait pas voulu le forcer à ouvrir la bouche), et il avait des plaques blanches sur la langue. Et là, je me suis dit que j’avais été bien idiote de ne pas réagir plus tôt : il y avait quelque chose.

 

Entre deux coups de fils aux pédiatres du secteur pour trouver un rendez-vous, j’ai fait une brève recherche sur internet ; il n’a pas été difficile de comprendre que mon fils avait un muguet sur la langue, et j’en ai déduis que j’avais sans doute un muguet du sein. On était le jeudi soir, et je n’ai pas pu avoir de rendez-vous le jour-même. Le jeudi, j’ai encore allaité mon fils. Le vendredi matin, la tétée a été tellement douloureuse que j’ai renoncé à poursuivre, jusqu’à ma guérison. Cette fois-ci la douleur ne passait pas, et j’ai enlevé mon fils du sein car je ne tenais plus. J’ai essayé de tiré mon lait, comme je l’avais déjà fait les jours précédent, pour lui donner au verre. Rien à faire. L’année dernière déjà, mon fils refusait mon lait au biberon pendant ses journées de crèche. Je crois qu’il considère tous les contenants comme une espèce d’arnaque, et qu’il me montre en les refusant qu’il voulait une tétée digne de ce nom. Sur cette décision douloureuse, dans tous les sens du terme, j’ai commencé un marathon de visites médicales. Je vous passe les détails parce que l’affaire a été une vraie odyssée. J’ai voulu voir ma nouvelle gynéco, qui manifestement n’a pas identifié le problème. Comme j’émettais l’hypothèse d’un muguet du sein, elle m’a donné un traitement par voie orale et de la bétadine pour me désinfecter. Je ne sais pas si beaucoup de femmes se désinfectent les seins quotidiennement à la bétadine, mais avec des crevasses ce n’est pas un grand plaisir. Elle m’a dit qu’il fallait absolument arrêter d’allaiter, à cause du pu sur ma peau (même si le lait semblait, selon elle, bien clair, et probablement pas infecté). Je ne sais pas ce qu’en aurait dit une consultante en lactation, mais de toute façon j’avais déjà décidé de suspendre mon allaitement. Elle m’a aussi demandé de faire un prélèvement pour identifier clairement le problème. Le deuxième rendez-vous, chez une généraliste spécialisée dans les enfants (mon pédiatre étant absent), a confirmé le muguet de mon fils. Le médecin m’a prescrit une crème, en me disant que ce traitement local pouvait me servir pour les seins.

 

Du côté de maman

 

J’ai donc commencé par ce traitement, dont j’avais déjà entendu parler par internet, réservant le traitement oral pour un deuxième temps, au besoin. J’ai appliqué ma crème sans voir ma situation évoluer, et en ayant plutôt plus mal ; mon fils en revanche allait mieux. Mais j’étais bien embêtée : j’avais toujours mon problème de suintement, et j’avais beau crémer, des croûtes se formaient toujours sur les compresses, et pour les enlever je devais tout arracher, remettant plus à vif ma peau. Je pestais après les médecins qui me prescrivaient des crèmes sans me dire comment faire pour prendre soin de ma peau, lorsqu’il m’est venu l’idée d’appeler la Leche League. Je suis tombée sur une conseillère très sympathique, qui m’a répondu malgré le fait qu’elle même était pressée. Elle ne comprenait rien à ce que je lui demandais, et me disait : Mais avec un muguet, pourquoi avez-vous besoin de compresses ? Et quand je lui ai décrit plus précisément l’état de ma peau, elle m’a répondu : mais ce n’est pas un muguet ! le muguet ne donne ni suintements ni crevasses, au contraire on ne voit presque rien en surface. Reconsultez.

 

Et là, complètement découragée par l’ignorance du corps médical en matière de sein, j’ai fait ce que j’aurais dû faire d’emblée : j’ai appelé Véronique Darmangeat. Elle m’a rappelée deux minutes après, je lui ai expliqué la situation, et sa réponse fut : « Vous faites de l’eczéma, habituellement ? ». Et là, je me suis intérieurement traitée de tous les noms possibles et inimaginables. J’ai passé ma vie avec de l’eczéma, et j’en ai déjà fait sur le sein. Et malgré cela, pas fichue de l’identifier ! Véronqiue Darmangeat m’a alors demandé quelle crème j’utilisais habituellement ; elle a vérifié que ma crème, le Diprosone, pouvait être utilisée sur le sein. C’est le cas, et en couche très fine elle peut même être utilisée pendant l’allaitement. En l’occurrence ce n’était plus mon cas, mais c’est bon à savoir. Elle m’a alors suggéré de tenter, en me disant que si c’était bien de l’eczéma je verrai vite une différence. Ce qui a été le cas (le prélévement a confirmé par la suite que c'était bien de l'eczéma, avec un staphylocoque doré dans l'infection, ce qui apparemment n'est pas rare). Et voilà comment, en deux minutes de coup de fil, un samedi matin et sans me demander quoi que ce soit en échange, Véronique Darmangeat a posé le diagnostique après lequel je courrais depuis plusieurs jours. Je n’ai pas de mot pour chanter les louanges de cette femme ; ni de mot pour déplorer le fait que les médecins nous envoient, mes amies et moi, à chaque fois à ce point dans le mur. (Je vous renvoie à mon ode à ce sujet).

 

L’affaire ne s’est pas arrêtée tout à fait là : j’ai encore été voir ma généraliste le lundi suivant, pour qu’elle me donne un jour d’arrêt parce que j’étais épuisée et littéralement rongée par mon eczéma. Mes deux seins ressemblaient à des volcans : rouges sur toute leur surface, bourrés de crevasses, suintants d’une multitude de vésicules. Je suis arrivée dans son cabinet, arrachant une nouvelle fois mes compresses d’une peau en état de décomposition. Elle m’a arrêtée en me disant « Non non, pas comme cela, vous allez tout arracher ! Il faut humidifier au fur et à mesure, regardez ». Elle m’a sorti une pipette de sérum physiologique, comme j’en ai plein à la maison, et a mouillé au fur et à mesure tous les points d’accroche. Ce qui m’a permis d’enlever les compresses sans aggraver encore mon cas. Et moi de pester en mon for intérieur contre la gynéco et la généraliste (celle spécialisée dans les enfants) qui m’avaient regardée arracher mes compresses sans broncher. C’est tout bête et j’aurais pu y penser, mais j’enrage de me dire que deux médecins sont passés à côté de ce petit conseil évident. Ma généraliste m’a prescrit une autre crème, antibactérienne, à cause des suintements : l’eczéma s’était surinfecté et la cortisone ne suffisait pas. Enfin elle m’a montré comment faire des pansements, avec d’abord du tulle gras (une merveille pour ma peau en décomposition), puis des compresses.

 

Une question demeure : quel est le lien entre mon eczéma et le muguet de mon fils ? Je n'en sais toujours rien. Est-ce ma crise qui lui a fait déclarer un muguet, ce qui est rare à 22 mois, ou au contraire est-ce son muguet qui a causé mon eczéma ? J'aurais aimé le savoir, mais le mystère reste entier.

 

Enfin armée d’un traitement correct, j’ai pu soigner mes seins meurtris. Il a fallu une semaine pleine pour que la peau retrouve un état, non pas normal, mais me permettant d’arrêter les pansements. C’est-à-dire pour mon fils, dix jours sans téter…

 

Pour mon fils

 

De son côté, la crème a fait assez rapidement effet sur le muguet. Il a retrouvé en quelques jours l’appétit. Mais mon traitement a été plus long que le sien, et quand lui avait retrouvé du poil de la bête, il était toujours exclu pour moi de donner le sein. Il s’est donc trouvé sevré pour cette période de « convalescence », et la chose est venue pour lui du jour au lendemain, sans aucune transition. Globalement, il l’a bien encaissé. Beaucoup mieux que je n’aurais osé l’imaginer. Il y a eu quelques moments de panique (trois, de mémoire), où il pleurait « Léééééééé !!! Léééé !!!!! », mais il s’est toujours calmé assez rapidement. Je lui ai bien sûr expliqué que j’avais mal au sein, que les tétées étaient trop douloureuses pour moi à cause de ce problème de peau, et que par ailleurs mon lait n’était plus bon à cause de la maladie (ce qui était un raccourci, et une déformation, pour le problème du pu sur ma peau). Je pense qu’il a compris que maman était malade, et que cela l’a aidé à faire face à la situation. Il y a eu quelques crises donc, mais qui sont restées très ponctuelles. Le soir, Néo Papa a pris mon relais pour l'endormissement, afin de ne pas lui faire trop penser à l'allaitement. Ses paniques avaient lieu surtout au réveil, pour la tétée du matin ; peut-être parce que c’était les moments où il était le moins conscient de mes propres problèmes, sortant à peine du sommeil. En journée, bien réveillé, il n’a jamais réclamé, et c’est ce qui me fait croire qu’il avait compris la situation.

 

Voyant sa brave réaction, mon intention était de reprendre un allaitement diminué lorsque je serai rétablie : je voulais ne reprendre qu’une tétée par jour, en jouant sur le fait que j’avais été malade et que je ne pouvais pas reprendre comme avant (ce qui, de fait, aurait été un mensonge), et laisser ma lactation tarir ainsi. Mon idée était de ne pas arrêter de façon si brutale, et de lui laisser la possibilité d’un sevrage plus progressif. Mais au bout d’une semaine sans tétée, il semblait avoir admis la chose, et ne plus y penser. Ce qui m’a fait changer d’avis. Je me suis dit que reprendre l’allaitement une fois par jour, c’était prendre le risque de remuer le couteau dans la plaie : allait-il comprendre qu’on ne revienne pas à notre rythme habituel ? Je me suis dit que j’allais le faire passer une deuxième fois par la case : « Maintenant c’est fini », et que puisqu’il avait déjà passé ce cap sans souffrance apparente, ce n’était pas la peine de revenir en arrière. Cela m'évitait aussi le mensonge pour justifier l'allaitement réduit. Je n’ai donc plus tiré mon lait que pour soulager mes seins, et me suis abonnée aux tisanes de sauge. Il m’a fallu une bonne semaine encore pour ne plus avoir la sensation des seins lourds, à la limite de l’engorgement. Une semaine après l’arrêt des pansements, j’ai arrêté de tirer mon lait. Et quelques jours encore après, mes seins ont brusquement repris leur volume d’avant la grossesse. J’ai rangé les soutiens-gorge d’allaitement et tout le matériel allant avec, et c’est une grosse page qui se tourne.

 

Voilà comment tout cela s’est fini : un peu en queue de poisson, mais finalement personne ne l’a mal vécu. Mon fils a franchi l’étape avec, l’un dans l’autre, une facilité assez déconcertante. Je ne pense pas qu’il aurait accepté la chose si facilement s’il n’avait pas su que j’étais malade, mais le fait est qu’il a été très facile dans ce sevrage d’urgence. J’en parlerai dans un autre billet, mais l’incidence sur son sommeil a été très nette aussi : les nuits vont beaucoup mieux depuis. Quant à moi, je pense que je n’aurais pas bien vécu la chose s’il avait été mon dernier ; mais j’ai la perspective de pouvoir allaiter un jour un autre enfant. Je me dis que c’était, pour nous tous, un pas de plus sur le grand chemin de l’amour familial.

3 avril 2016

Mémoire d’éléphant

 

Aidée par mes propres souvenirs d’enfance, j’ai toujours été persuadée que les tout-petits étaient beaucoup plus intelligents, avaient des perceptions des situations beaucoup plus fines que l’on ne l’imagine en règle générale. La vie de mère me confirme chaque jour dans cette conviction. Et je viens d’en avoir une nouvelle preuve ce soir.

 

À l’été 2014, nous avions passé un bout de vacances avec une amie dont la petite fille avait à l’époque un peu plus de deux ans. Une enfant particulièrement éveillée d’ailleurs, qui avait déjà une expression orale très fluide. Cette amie m’avait raconté sa surprise quand elle avait chanté à sa fille une certaine berceuse, qu’elle n’avait pas chantée depuis longtemps. Environ un an, selon elle, et en tout cas à une époque où la petite ne parlait pas encore. Sa petite avait retrouvé les paroles sans problème et les avaient chantées avec sa mère.

 

Cette anecdote n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde. À l’époque, mon fils avait deux mois et demi ou trois mois. Je lui chantais tout un petit stock de comptines. Dans une démarche scientifique, j’en ai élue une comme comptine-test : Le rock n’roll des gallinacées. J’ai continué à la lui chanter régulièrement jusqu’à ses huit mois, et je l’ai supprimée d’un coup de mon répertoire. (Je dois dire qu’en prime, je m’en étais lassée). Et je me suis dit que je recommencerai à la chanter un an plus tard.

 

Le fait est que je n’y ai plus pensé ; peut-être parfois dans mes temps de transports, mais pas quand j’étais avec mon fils. Et puis nous avions d’autres chansons favorites, et celle-là ne me venait plus à l’esprit. Récemment, je lui ai acheté un livre-CD de comptines italiennes, pour lui faire entendre plus d’italien dans la vie quotidienne. Une de ces chansons, qui s’appelle « Mia gallina » m’a tout de suite tapée dans l’oreille ; je l’ai apprise en priorité et l’ai souvent chantonnée cette semaine. Le refrain reprend le cri de la poule, version italienne : Corocococode.

 

Ce soir, mon fils et moi prenions notre bain ensemble. Il jouait avec ses poissons en babillant, et je l’ai entendu d’un coup chantonner « cotcotcot… YEAH !!! ». Brusquement je me suis souvenue du Rock n’roll des gallinacées, et de mon expérience scientifique. Peut-être que la comptine italienne lui avait rappelé cette autre chanson, puisque le cacquetement d'une poule, en français ou en italien, est imité de façon proche. Alors j’ai commencé à chanter, en lui laissant finir les phrases :

 

Moi – Dans la basse-cour…

Fils – Illya…

Moi – des poules des dindons des…

Fils – Wa !

Moi – Il y a même des…

Fils – CANA !!

Moi – qui barbotent dans la…

Fils – Ar.

Moi – et ça fait cot, cot, cotcodec ! (x3) Le Rock n’roll des gallinacées

Fils – YEAH !!!!!!

 

Et là, j’étais éberluée. 14 mois plus tard, mon fils se souvenait assez de la chanson pour chantonner l’air de lui-même, et retrouver les mots à la rime.

Je ne dis pas évidemment qu’il comprenait le sens des paroles dès ses 8 mois ; mais il avait tout intégré de telle manière qu’il était capable de restituer le texte, et cette fois-ci je suis sûre qu’il comprenait au mois « Il y a » et « canard ».

 

Qu’on ne me parle jamais de métaphysique des tubes et autres choses du même tonneau. Nous ferions bien de prendre nos enfants pour des êtres intelligents, car ils savent nous le rendre…

 

Edit du 16/05 : Dans mon raisonnement scientifique, j’ai négligé un paramètre, qui fiche tout par terre : la crèche. J’ai découvert depuis ce billet que « Le rock n’roll des gallinacées » faisait partie du répertoire de la crèche. Damned. Tout ce que j’ai écrit est donc faussé ; il aurait fallu que je sois là le jour où il a réentendu cette chanson pour la première fois à la crèche pour voir sa réaction. Le seul point ferme qui reste est donc le témoignage de l’amie que je mentionne au début.

Puisque ce billet n’a plus grand intérêt, je le supprimerai dans une quinzaine de jour.

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1 avril 2016

Lactoolique ?

 

(Je précise d’emblée que ce billet a été rédigé le 6 mars 2016 ; je ne l’avais pas publié tout de suite pour pouvoir le relire et le compléter. Mais la situation a changé plus vite que prévu, et je souligne la chronologie pour permettre une meilleure compréhension de ce qui va suivre.)

 

À pratiquement 22 mois, mon fils est toujours allaité. Ceux et celles qui me lisent depuis un petit moment s’en doutaient sans doute : chez nous l’allaitement est un pilier de l’attention que nous avons voulu donner à notre fils. J’étais partie d’abord avec l’horizon des six mois en tête, puis celui des un an, et ensuite, celui des deux ans, pour suivre les recommandations de l’OMS en la matière. Mon fils s’en trouve très bien, et reste, même à son âge, très attaché à ses moments tétée. Je l’appelle tendrement mon petit lactoolique. Cela ne veut pas dire qu’il tête toujours comme un nourrisson, bien entendu, mais l’allaitement fait partie de son confort et de son équilibre affectif. De mon côté, tout se passe à merveille : l’allaitement ne me pèse pas, et me permet au contraire de partager des moments de douceur et de tendresse avec mon petit trésor. Nous pourrions durer sur ce rythme encore longtemps.

 

Et pourtant, je commence à réfléchir à la question du sevrage, que je ne me posais à vrai dire pas encore tout récemment. Mais brusquement, les choses se sont présentées à moi sous un autre angle, quand Neo Papa et moi avons commencé à parler de quand mettre en route le deuxième. En gros, dans quelques mois. Et cette perspective change les choses, dans la mesure où j’ai depuis longtemps une certitude en tête : je n’ai pas envie de me lancer dans le co-allaitement. Autant potentiellement je pourrais allaiter mon fils jusqu’à ses cinq ans, autant je ne m’imagine pas du tout allaiter deux enfants en parallèle. C’est la seule limite que j’ai toujours eue clairement à l'esprit. Le témoignage de Working Mama m’avait renforcée dans mon idée : évidemment le co-allaitement peut se passer de façon harmonieuse, mais ayant déjà une appréhension au départ, je ne me vois pas prendre le risque de me retrouver confrontée aux sensations qu’elle décrit.

 

De ces deux données découlent la suite du raisonnement : il faut sevrer mon fils avant que bébé 2 n’entre en piste. Pour m’habituer à l’idée, je me donne jusqu’à ses 24 mois avant de me lancer – ce qui me permet aussi de suivre jusqu’au bout la recommandation de l’OMS, tant que j’y suis.

 

Je commence donc à me renseigner sur le sevrage, avec un pincement au cœur quand même, parce que mon vaillant petit téteur ne se doute de rien le pauvre, même si je commence à aborder la question avec lui ; il continue à baigner dans la chaleur de mes bras et la douceur de son lait avec délectation. Accro comme il l’est, l’étape me paraît presque insurmontable, et je me demande bien comment je vais réussir à le sevrer sans océans de larmes. Je pense suivre le principe de supprimer une tétée, d’attendre que la lactation s’adapte, puis une autre etc… Mais quand on en est à trois tétées par jours, l’affaire peut-être pliée en une dizaine, peut-être une quinzaine de jours. Ce qui me paraît très rapide. Comme toujours en cas de questions sur l’allaitement, je me suis tournée vers Véronique Darmangeat, pour lui demander s’il valait mieux, étant donné l’âge de mon fils, étaler davantage pour être plus progressive, ou au contraire ne pas chercher à diluer la période du sevrage. Spontanément je penchais pour la lenteur, mais je me suis fait l’objection que cela manquerait peut-être de clarté pour mon fils. Elle m’a répondu qu’à son âge, c’était à moi d’évaluer la situation en fonction de son caractère. Elle m’a aussi suggéré d’attendre d’être enceinte, parce qu’apparemment beaucoup d’enfants se sèvrent d’eux-même pendant la grossesse, n’aimant pas le goût nouveau du lait. Je suis partagée : évidemment le fait que le sevrage vienne de lui faciliterait les choses. Mais si mon lactoolique restait accro, et qu’il me fallait le sevrer peu avant ou peu après la naissance, j’aurais peur que le sevrage ne soit assimilé à la venue d’une petit deuxième, et que cela ne ternisse d’emblée le lien fraternel. Donc a priori, je reste sur mon idée du sevrage forcé, pour dans quelques mois.

 

J’en suis toujours là de mes réflexions. Je vous annonce donc officiellement le début d’une nouvelle saga : sevrer, oui, mais comment ?

(Billet rédigé, donc, le 6 mars)

4 mars 2016

Sur les mauvais conseillers

Et ils sont légion ! Pire : on les rencontre souvent parmi les professionnels de santé ou de la petite enfance. L’avis de mamie, de tatie, et Machine-Chose peut être pénible, voire très pénible, mais ce n’est qu’un avis. Quand il se drape dans le savoir médical, cela devient une autre affaire.

 

Dans mon cas, le traumatisme remonte à il y a 21 mois, et de façon éloquente, ce n’est que maintenant que je me décide à rédiger ce billet.

 

Mon fils avait 4 semaines et je cherchais un pédiatre pour lui faire faire son premier vaccin. Sur les conseils de ma pharmacienne, je suis allée voire une généraliste spécialisée dans la médecine des enfants, qui se trouvait en plus exercer près de chez moi. Nous avons été reçu par une femme fort sympathique, qui a examiné notre nourrisson et fait ses piqures. Tout allait bien jusqu’à la question : « Et sinon, tout va bien ? ». Je réponds que en gros oui, tout va bien ; mais que mon fils est très accro au sein, qu’il n’accepte pas du tout son berceau et veut dormir contre moi. (C’était mon point de vue de jeune maman ; forte de mon expérience je ne vivrais plus du tout les choses de la même manière, mais j’en étais là à l’époque). Je lui explique que nous avons opté pour le cododo la nuit, solution qui me convient parce qu’elle me fatigue moins ; mais que j’aimerais trouver des solutions pour avoir plus de marge de manœuvre, au moins pendant les siestes. Elle m’écoute tout en feuilletant le carnet de santé. Je remarque d’ailleurs que son écoute est distraite car je lui avais donné une information médicale peut avant (sur les vitamines prises par mon fils) qu’elle a mémorisée à l’envers (pour elle il n’en prend pas, alors que je lui ai dit qu’il en prenait).

 

Et là commence le sermon. Elle rebondit sur le « cela me convient » (qui ne concernait que le cododo de nuit ; je me plaignais justement d’une situation que je voulais faire évoluer), pour démontrer que le refus du berceau vient en fait de moi. Elle m’explique que j’empêche mon fils de grandir, que ce n’est pas de ma faute, que cela remonte à des douleurs inconscientes sorties de ma propre enfance ; qu’il ne faut pas que je culpabilise mais qu’il faut que je me fasse aider, que je ne reste pas seule.

 

Et sur ce, fin de la consultation. Je certifie solennellement que rien de tout ceci n’est exagéré : j’ai vraiment entendu « vous empêchez votre enfant de prendre son autonomie » et « il faut vous faire aider ».

 

Pendant ce laïus, je retenais mes larmes, et je suis sortie de là totalement déconfite. Mon mari m’a confirmée dans mon impression : elle venait de poser sur moi un « diagnostique » d’ordre psychologique, en m’ayant écoutée d’une oreille distraite pendant deux minutes. Nul besoin de vous dire que je n’ai jamais remis les pieds dans son cabinet ; et que son seul nom me fait frémir d’horreur. Je ne veux pas dire par là que je sois vierge de tout traumatisme lié à l’enfance, bien au contraire ; mais j’ai trouvé la façon de faire tout à fait violente, et de plus inacceptable sur le plan déontologique : quel psychiatre se permettrait des avis aussi catégoriques en ayant si peu écouté son patient ? Je me souviens à contrario d’une consultation chez Mon Dermato, chez qui j’avais fondu en larmes, sans raison apparente. Il avait eu une réaction que j’avais trouvé d’une intelligence rare. Il m’avait dit : « Ce n’est pas parce que vous pleurez que vous êtes forcément dépressive ». La généraliste dont je parle ici m’aurait sans doute prescrit des anti-dépresseurs.

 

Tout cela pour aboutir à une conclusion, à l’adresse des jeunes mamans : ne vous laissez pas faire. Ne vous laissez pas impressionner par les blouses blanches. Vous seules connaissez votre histoire et votre situation ; on pourra vous donner de bons conseils, mais il faut se faire confiance aussi, surtout face à des avis blessants venant de personnes qui ne vous connaissent pas.

14 février 2016

Sevrage d’écrans

 

Avant de commencer sur mon thème du jour, quelques mots d’excuse pour ce silence radio rigoureux, prolongé,... professionnel, pourrait-on dire. Une longue panne d’ordinateur suivie d’un sombre couloir professionnel en explique l’intensité. Mais je suis bientôt en vacances, et devrais avoir plus de temps pour écrire : normalement, ce blog va retrouver un état normal sous peu !

 

Et, comme pour dissimuler cette faille spatio-temporelle, je reprends les affaires là où je les avais laissées : la question des écrans ! Épineuse, comme je le disais ; j’avais expliqué la fois dernière comment nous en étions venus à utiliser la vidéo avec notre fils, et comment nous pensions endiguer le phénomène. Force est de le reconnaître, cela a été un échec. Nous avions espéré imposer une limite de durée, mais notre fils devenait de plus en plus gourmand de vidéos, qu’il réclamait de plus en plus fort, et de plus en plus tôt dans l’après-midi. Pire : les Petit Ours brun demandés, qu’il finissait par connaître par cœur, ne le satisfaisaient même plus. Comme l’a dit Neo Papa, on aurait cru un drogué qui réclamait sa dose, puis plus que sa dose, puis des drogues plus fortes : après Petit Ours brun ou le cannabis, Babar ou l’héroïne ? C’était trop.

 

Le hola est venu de Neo Papa, qui a décrété un soir que non, c’était fini, un point c’est tout on ne discute pas. Pour ma part j’aurais plutôt penché pour un sevrage progressif, tout en m’objectant à moi-même que je me serais probablement embourbée dedans. Exceptionnellement, nous avons donc adopté la manière forte. Les deux premiers soirs ont été durs : notre fils n’a pas compris le changement et l’a fait savoir haut et fort. Je lui ai expliqué, avec toute la pédagogie que j’ai pu, que nous étions d’accord son papa et moi sur le fait que les vidéos prenaient trop de place, que nous le regrettions, et qu’il y avait d’autres choses plus intéressantes à faire que de rester assis devant un écran. Et je lui proposais tel livre ou tel jeu à la place. J’arrivais à capter son attention mais toutes les cinq minutes, il retournait se planter devant l’ordinateur. Je m’attendais à ce que ce comportement se reproduise plusieurs soirs de suite, mais le deuxième a été plus calme que le premier, et le troisième soir, il n’a demandé qu’une fois, et est passé à autre chose sans difficulté. Il a finalement été beaucoup moins dur de le décrocher de l’ordinateur, et de mon téléphone par ricochet, que je n’aurais cru.

 

Depuis cette décision, qui remonte à il y a un mois environ, nous avons eu recours aux vidéos deux fois. Mon mari en a utilisées une fois alors que j’étais en déplacement professionnel, pour avoir le temps de faire la cuisine. La seconde fois m’a servi à lui couper les ongles (sachant que l’habitude venait de là au départ). J’ai constaté que les lendemains de ces deux exceptions, il était à nouveau demandeur, mais sans insister lourdement. Le reste du temps, il semble ne plus y penser. Et c’est nettement mieux ainsi : il passe plus de temps avec son papa à lire, ce qui est incomparablement mieux.

 

Je garde cette leçon en tête pour un futur deuxième enfant : je ne veux plus remettre le doigt dans l’engrenage.

12 décembre 2015

L’épineuse question des écrans

 

Mon amie I., avec son œil de lynx, a bien repéré dans le billet Bébé long courrier un point épineux : la mention de dessins animés, utilisés pour faire passer le temps à mon fils pendant de longues heures de vol. D’où cette question légitime : quid de la recommandation d’éviter rigoureusement tous les écrans jusqu’à l’âge de deux ans ?

 

C’est une information qui circule, et que je n’ai d’ailleurs jamais pris le temps d’interroger : il serait néfaste pour le développement du cerveau d’exposer un enfant à des écrans, à tout âge, mais plus particulièrement entre zéro et deux ans. Neo Papa et moi étions partis dans une optique assez draconienne sur le sujet : pas d’ordinateur, pas de téléphone portable, pas de tablette, et très très peu de télévision. Dans les premiers mois de mon fils, il est arrivé qu’il s’endorme à mon sein pendant que je regardais un morceau du journal télévisé ; mais c’était exceptionnel. Nous avons pris le virage pour des raisons utilitaires : lui couper les ongles était, et demeure, une mission délicate, et comme je l’avais expliqué ici, la seule parade que nous avons trouvée était de faire diversion. Mais pour cela il me fallait Neo Papa, et en son absence, je n’avais rien trouvé d’autre que le mettre devant Youtube. Pour que la séance ait un petit intérêt, je le mettais devant une chanson en italien, en variant la chanson à chaque fois. L’idée était d’entretenir un peu le lien avec la langue italienne au passage ; nous sommes peu à peu devenu de spécialistes des Zecchino d’Oro, avec une préférence pour Il cocodrillo come fa ?, Le tagliatelle di nonna Pina, Il gatto puzzolone, et Il ramarro con tre erre.

 

Pendant longtemps, nous nous en sommes tenu à une chanson pour les deux mains, une fois tous les trois jours, ce qui me semblait raisonnable. Exceptionnellement, il nous est arrivé de le mettre devant un Petit Ours brun quand nous étions débordés de choses à faire le soir (par exemple quand nous étions en retard pour la préparation du repas). Mais depuis septembre dernier, quand mon fils a eu 16 mois, il devient demandeur. Il réclame l’ordinateur en allant se poster devant et en chouinant, et il devient difficile de le lui refuser. Pour notre départ à l’île Maurice, nous avions téléchargé plusieurs épisodes de Petit Ours brun, pour aider à tuer le temps pendant le vol. Et c’est là que tout a basculé ; non à cause de l’avion, mais à cause de la nuit qui tombait très tôt, et qui nous obligeait à trouver des activités d’intérieur pour attendre le dîner. Dans une chambre d’hôtel, dans laquelle on n’a pas pu apporter tout l’arsenal des jouets disponibles à la maison, c’est vite compliqué. Nous nous sommes donc rabattus sur Petit Ours brun, dont je trouve d’ailleurs que, hormis quelques clichés sexistes criants sur Papa Ours et Maman Ours, c’est une série valable. Au retour à la maison, le pli était pris, et difficile à faire partir… Par ailleurs, nous nous sommes rendu compte que le dessin animé avait un certain intérêt éducatif : devant Petit Ours brun va à la piscine, mon fils s’entraînait à dire « pi-ine ! pi-ine ! ».

 

Notre ligne de conduite est donc qu’il a droit à quelques minutes de Petit Ours brun avant le repas. Lorsqu’il ne le réclame pas, parce qu’il est absorbé dans ses jeux et que le repas arrive sans qu’il y ait pensé, évidemment je ne lui propose pas ; quand je sais qu’il ne reste que quelques minutes avant de passer à table, j’essaye de faire diversion. Cela évite que la séance soit réellement quotidienne. En théorie il a droit à un quart d’heure-vingt minutes, mais il arrive que la séance déborde. Nous sommes intransigeants en revanche en journée : quand il me demande l’ordinateur à un autre moment, j’explique à mon fils qu’il y a d’autres choses plus intéressantes à faire que de rester passif devant un écran.

 

Je trouve intéressant de noter que, les premiers temps, nous lui mettions des épisodes de Petit Ours brun ; mais au but d’une ou deux semaines, il devenait rapidement agité devant l’écran. Neo papa a fini par comprendre qu’il voulait en fait revoir l’épisode écoulé, plutôt qu’enchaîner sur un autre. Depuis, nous lui mettons un même épisode plusieurs fois, et manifestement il prend plaisir à repasser sur la même histoire, pour mieux l’assimiler je suppose.

 

Je suis assez satisfaite de la solution en l’état, car cela lui fait plaisir et j’ai l’impression qu’il en retire quelque chose en terme de langage. Mais j’ai quand même des scrupules sur la durée de ces séances, tout de même élevée à mon goût. Et, il faut le dire clairement : montrer un écran à un enfant, c’est entrer dans un engrenage. Un soir, j’ai pris le bus un peu tard avec mon fils pour me rendre à une cérémonie que je n’aurais manquée sous aucun prétexte. Pour faire patienter mon fils, qui commençait à pleurer fort, je lui ai montré sur mon téléphone une vidéo d’un petit garçon qu’il n’avait vu que quelques fois mais qu’il allait retrouver sur le lieu de la cérémonie. Depuis, quand il voit mon téléphone, il réclame « Paul ! Paul ! ». Si j’avais su je me serais abstenue, et j’aurais persévéré plus longtemps avec les « Ainsi font font font », quitte à déranger les autres passagers du bus !

22 novembre 2015

Bébé long courrier

 

Comme promis, quelques petites remarques sur les trajets en avion avec un enfant. J’ai évoqué la question dans mon billet sur Pour les voyageurs, et comme certaines lectrices s’apprêtent elles aussi à voler avec un enfant, je rassemble quelques idées sur la question. Évidemment, et comme toujours quand il s’agit de puériculture, tout est affaire de personne et d’âge : chaque enfant a ses propres réactions et son propre seuil de tolérance, donc je ne peux proposer que des pistes.

 

Mon fils a pris son premier long courrier pour l’île Maurice à 17 mois, avec la compagnie Corsair, mais il avait déjà une petite expérience de l’avion puisque nous étions allés deux fois en famille à Naples. Paradoxalement, certains de ces voyages en Italie, notamment un retour de Naples, m’ont semblé plus difficile que les vols long courrier…

 

La première chose à faire, pour préparer son vol, est d’aller voir sur la site de la compagnie aérienne quelles sont les modalités d’un vol avec un bébé. En gros, il me semble que les compagnies considèrent de manière assez uniforme comme un bébé les enfants de moins de deux ans. Les bébés n’ont pas le droit aux mêmes dérogations que les enfants. Pour savoir ce que vous pouvez enregistrer comme matériel (poussette, cosy, etc…), quelle franchise de poids dans vos bagages est accordée pour le bébé, ce qui lui sera servi à bord comme repas etc… il faut se renseigner en ligne. Attention si vous avez un enfant entre 2 et 3 ans à bien vérifier s’il compte comme bébé ou comme enfant. Attention aussi à la poussette : il est très pratique de pouvoir la garder jusqu’à la porte de l’avion. Nous avons toujours pu le faire, sauf avec notre embarquement Corsair à Orly – sur Easyjet, toujours au départ d’Orly, cela n’avait pas posé problème. Je ne sais pas si c’est la compagnie, le terminal ou l’aéroport qui décide…

 

Pour notre départ d’Orly, nous étions convoqués trois heures à l’avance, et nous avons respecté cette consigne. À notre arrivée, il y avait une file d’attente pour l’enregistrement à faire peur. Nous avons d’abord décidé que mon mari ferait la queue pendant que je ferai jouer mon fils hors de la foule, mais nous avons vu la crise de nerf arriver : mon fils était stressé par tout ce monde, et il était pour lui l’heure d’aller se coucher. J’ai alors demandé à une hôtesse si nous pouvions accéder à l’enregistrement de la classe supérieure, expliquant la situation, et elle a accepté sans problème. Cela nous a économisé un temps précieux : l’enregistrement a été très rapide, et nous avons pu passer à autre chose. Avec un tout petit, il ne faut pas hésiter à demander, cela ne coûte rien…

 

Un conseil essentiel au moment de l’enregistrement : demandez de la place. Pour ceux qui voyageront dans un Boeing 747, cela veut dire : demandez en priorité les places 10 (et sur Airbus, il doit bien y avoir des rangs qui offrent plus d’espace que d’autres, ne serait-ce que ceux situés au niveau des portes de l’appareil). Je pense que cela change tout au confort du voyage. À l’aller comme au retour, nous avons été les premiers arrivés, premiers servis, et ces places ont été une part très importante de notre confort de vol. Le rang 10 d’un Boeing 747 correspond au tout premier rang, dans le nez de l’avion ; vous avez devant vous un petit espace de deux mètre carrés à peu près, qui nous a servi de salle de jeu. J’imagine qu’il y a d’autres solutions ailleurs dans l’avion, comme à nouveau les places près des portes, mais peut-être pas en nombre infini. Or un peu de place permet de faire jouer bébé au sol, et de le poser sans avoir à sortir de sa place. Infiniment précieux.

 

L’île Maurice, c’est 10h40 à 11h de vol. Première règle d’or : prévoir les retards. À l’aller tout s’est bien passé ; au retour nous avons été bloqué dans l’appareil pendant 1h30 avant de pouvoir décoller, ce qui fait que, embarquement compris, nous avons passé 13h dans l’appareil. Et 13h, c’est long. Il est prudent de prévoir le pire, et notamment d’avoir avec soi un repas en plus de ce qui est normalement nécessaire, au cas où. Sur le vol Corsair, un kit repas est prévu pour bébé, avec un pot salé et une compote (marque babybio). C’est bien, et en même temps pour 13h de vol cela ne peut pas suffire (ni pour 11h d’ailleurs). Le repas de bébé a été utilisé comme déjeuner, pendant que nous mangions nos plateau en parallèle. Pour son goûter nous avons pioché dans nos collations. Mais à l’heure de son dîner nous étions toujours dans l’avion ; nous pensions donc faire manger notre fils sur nos plateaux – qui par ailleurs ne sont pas très copieux, comme on sait. Or, aucun dîner n’était prévu. Une hôtesse m’a expliqué que les compagnies n’avaient jamais la place pour stocker à bord plus de deux plateau repas par passager. Autrement dit, le déjeuner et la collation. Heureusement nous avions gardé des restes en cas de faim, et en rassemblant tout nous avons réussi à nourrir notre bébélix. Mais nous avons frôlé la catastrophe.

 

Une fois que la question de la faim est réglée, il reste les deux principaux problèmes : dormir et tuer le temps.

 

Pour ce qui est de tuer le temps, soyons claire : avec un bébé vous faites une croix sur votre film, ou votre livre. Tant que bébé est réveillé, impossible de s’absorber dans quatre chose que sa surveillance. Pour tuer le temps, il faut répartir habilement : le temps de repas, qui donne un rythme au voyage (je ne sais pas vous mais moi, j’ai toujours un appétit anormal pendant les voyages ; mon fils tient de moi) ; le temps de sieste ou de sommeil ; le temps d’activité physique (en l’occurrence : faire des longueurs dans les couloirs de l’avion) ; le temps de jeu (livres pour enfant, petits jouets, doudou et peluches indispensables, selon les goûts de l’enfant). Nous avons pris le parti d’alterner ces activités par séquences à chaque fois plutôt courtes : une demi-heure de jeu, une demi-heure de motricité-sociabilité dans l’avion ; une demi-heure de lecture ; repas ; sieste ; etc… Mon mari avait emporté son ordinateur avec des compilations de Petit Ours Brun dessus. Normalement notre fils adore, et nous devons le rationner. En l’occurrence, nous étions prêts à le laisser se rouler dans du Petit Ours Brun jusqu’à l’écoeurement, mais cette ressource a moins bien fonctionné que prévu. Il y a un bruit de fond important dans une cabine d’avion, qui empêchait de bien suivre l’histoire ; et mon fils n’a pas supporté les écouteurs, dont il n’a pas compris l’utilité. Cela étant, je recommande tout de même de prévoir des dessins animé, car la victoire sur la crise de nerf se gagne parfois au quart d’heure près, et certains quarts d’heure gagné sont plus qu’utiles.

 

Pour ce qui est du sommeil, je peux témoigner du fait qu’on ne dort pas avec un bébé un peu grand dans les bras sur un fauteuil d’avion. Plusieurs fois j’ai endormi mon fils au sein pour l’aider à se tranquilliser, et voulu le garder contre moi pour ne pas risquer de le réveiller. On peut tenir comme cela, mais c’est vite très inconfortable, et dormir est impossible. Là aussi, vérifier à l’avance ce que la compagnie propose comme solution – et le cas échéant, cela peut être un critère de choix. Je sais qu’Air France propose des berceaux. Sur Corsair, mon fils a eu droit à une « nacelle », soit un petit berceau qui se fixait devant nous. Là encore : vive le rang 10. Partant à Naples avec des sièges normaux, et le manque de place qu’on imagine, nous avons passé de forts mauvais moments, qui se seraient reproduits à coup sûr sans cet espace et la possibilité de fixer la nacelle. J’ai donc pu déposer bébé dans un lit prévu pour lui, et dormir pendant qu’il s’y reposait. Seul problème, les nacelles de Corsair sont petites. Mon fils, qui devait faire 82 cm à ce moment-là, était trop grand pour entrer dedans et devait tordre un peu le coup, ou garder les jambes pliées. Il a pu tenir quelques heures d’affilée dans cette position, mais jamais plus de quatre heures. À l’île Maurice, nous avons rencontré un couple venu avec leur petite fille de presque deux ans, qui pour le coup ne tenait plus du tout dans ces nacelles ; le papa n’avait pas pu dormir de tout le vol aller, parce qu’il l’avait du coup gardée dans les bras. Donc attention, avec un bébé de grand gabarit, cette solution proposée par Corsair ne fonctionne pas. J’ajoute que, pour des raisons de sécurité, bébé doit être repris dans les bras en cas de fortes turbulences ; et les turbulences n’ont aucun respect pour le rythme de sommeil des enfants.

 

L’idéal, pour que le voyage se passe bien, est donc que bébé puisse dormir pendant une grosse partie du trajet. J’en viens au point essentiel : il est beaucoup plus agréable et simple de voyager de nuit que de jour. À l’aller, nous décollions à 22h, pour 11h de vol, avec un atterrissage à 11h, heure locale. Certes, notre fils était très fatigué à Orly pendant les procédures d’enregistrement et embarquement, mais l’horaire l’a surtout aidé à dormir pendant une très grosse partie du vol, et ce malgré la nacelle trop petite. Le lendemain à l’arrivée, nous étions tous correctement reposés, et n’avions pas eu de problème à gérer notre bout de chou. Au retour au contraire, nous devions décoller à 9h30 (11h en réalité à cause du retard), et atterrir 11h plus tard à Paris. Ce qui voulait dire passer une « journée » à distraire bébé dans l’avion. Je m’étais préparée mentalement à une apocalypse, et je dois dire que nous nous en sommes tirés plus qu’honorablement. Il y a eu des pleurs, mais pas de crise de pleurs incontrôlable. Je ne garde pas un souvenir horrible de ce retour ; mais mon fils n’a dormi que trois heures sur les presque 13 passées à bord, et le temps a été long. À l’avenir, je ferai systématiquement attention à cette question, et privilégierai toujours des vols de nuits, quitte à éventuellement changer de compagnie aérienne – tellement ce point me semble essentiel.

 

Pour le change, attendez-vous à des moments sportifs : les tablettes à disposition dans les toilettes sont proportionnées à la taille du lieu, c’est-à-dire petites. Pour un bébé un peu costaud et qui bouge, ce n’est pas une partie de plaisir. Prévoyez là aussi des couches en surnombre, toujours dans l’idéal d’un éventuel retard. Le pipi qui déborde, ou pire, alors qu’on n’a plus de munition, ce doit être l’horreur (et cela a failli nous arriver). Pour éviter le scénario cacastrophe, prévoir un change est aussi une idée à retenir.

 

Enfin pour la sécurité de votre enfant, il faudra lui mettre au décollage et à l’atterrissage une ceinture de sécurité, fixée à la votre. Mon fils déteste l’opération, comme apparemment tous les bébés. Pour lui faire oublier cette entrave, je n’ai pas trouvé d’autre solution que l’allaitement. Par ailleurs, en phase d’atterrissage, un bébé peut avoir mal aux oreilles, et lui n’est pas capable de compenser la pression en soufflant dans son nez pincé. La solution est de le faire téter car la succion permet de compenser ; la tétine doit faire le même effet, je suppose.

 

D’une manière générale pendant le vol, comme en toutes circonstances d’ailleurs, l’allaitement m’a été précieux pour calmer mon fils en lui faisant retrouver un point de repère. Beaucoup d’énervements ont été désamorcés de cette manière. Pour les mamans qui allaitent, il est essentiel de penser à bien s’hydrater pendant le vol, car l’air pressurisé de la cabine nous assèche. C’est vrai aussi pour bébé, et pour tout le monde d’ailleurs. Il est facile, heureusement, de trouver à boire à bord d’un avion.

 

Voilà pour mes conseils. Je terminerai juste en vous disant que la logistique un peu compliquée d’un long courrier ne doit pas, selon moi, vous faire renoncer à de bons moments en famille : pour nous cela s’est finalement très bien passé, même avec un retour de jour et juste en couches. Et les souvenirs des éclats de rire de mon fils face à la mer effacent largement les quelques petits désagréments des trajets.

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