En quête d’une méthode d’endormissement
Dans les chaumières, les bibliothèques et sur la toile, c’est manifestement le nerf de la guerre : comment faire pour que bébé dorme (et ses parents avec) ?
Plus j’y réfléchis, plus je me dis que c’est un problème de parents. Cododoté, mon fils a très vite fait des nuits de 5 ou 6 heures, avec parfois un micro-réveil pour vérifier que j’étais là. Ce que l’on peut, je pense, considérer comme des nuits pour un tout petit. Quand je dis très vite, c’est au plus tard à deux mois, mais je crois que c’était déjà le cas avant. À partir du moment où nous l’avons déposé dans son berceau une fois endormi, il se réveillait au bout d’une heure et demi de sommeil. Le passage d’un cycle de sommeil à l’autre se faisait moins bien sans la chaleur et les odeurs de notre lit. Je le reprenais, il se rendormait, faisait parfois un micro-réveil vers 3 heures du matin, et le lendemain tout le monde se réveillait frais.
Je suis sûre que pour mon fils, c’est la meilleure option ; pour moi aussi dans la mesure où je n’ai pas à encaisser la fatigue des jeunes mamans. Mais il y a quand-même un point noir : la vie de couple. Et Néo Papa commence à exprimer une envie d’autre chose. Là-dessus s’ajoute le fait que je vais devoir m’absenter deux jours et demi pour raisons professionnelles, et que mon fils s’endort toujours au sein en ma présence. Il serait bon de trouver d’autres méthodes d’endormissement.
Deux amies m’ont parlé de leur lecture fétiche sur ce sujet : je pensais que c’était le même livre, et il s’avère qu’en réalité non. L’un s’appelle Le Sommeil, le rêve et l’enfant, de M.-J. Challamel et Marie Thirion. Et en recherchant le titre, je suis tombée sur ce commentaire.
À la copine qui m’en a parlé : ne le prends pas pour toi, mais les extraits que la bloggeuse, libresenfantsdutarn, cite pour exprimer son désaccord m’ont découragée d’acheter le livre, même s’il a l’air d’avoir par ailleurs de vrais points forts sur l’aspects « compréhension du sommeil de l’enfant ». Sur l’aspect éducatif, je me sens en désaccord, et certains passages me choquent vraiment.
EDIT : il semble que ces citations soient extraites de la première édition du livre, qui aurait été bien remanié depuis. Cela me rassure ! I., tu me confirmes ces changements ?
Je cite des extraits de l’article dont j’ai donné le lien car les commentaires de libresenfantsdutarn correspondent tout à fait à mon point de vue :
« Espacer les repas de nuit, le faire patienter en le laissant pleurer et, s’il est très malheureux, en lui frottant le dos, en lui parlant : le premier jour le faire attendre une demi-heure, le deuxième une heure, le troisième deux heures… Cette évolution parait très rapide, mais vous verrez que l’enfant s’y adapte très bien ». (p158)
Traduction : il est encore bien malléable, facile à dompter, à mater ; il ne posera pas problème bien longtemps ! Je rappelle ici qu’on est en plein dans le chapitre intitulé « Les 1001 questions de l’itinéraire-sommeil des quatre premiers mois », on a donc toujours affaire à un tout petit bébé.
*
« Pendant toute cette période une fermeté sans faille est indispensable. L’enfant sentira bien que vous êtes déterminé dans votre projet et qu’il n’a rien à gagner dans l’escalade de la bagarre. Par contre, s’il vous sent flotter, nul doute qu’il soit capable de tenir pendant des nuits entières, plusieurs semaines d’affilée, jusqu’à ce que vous craquiez. Et il a de fortes chances de vous faire céder, s’il vous sent fragile. (p221) [Et voilà un beau champ lexical du conflit !] »
*
« Si, pendant ce programme, l’enfant crie tellement fort qu’il se fait vomir, [ah wé, quand même ! il y est allé fort, là !] ouvrez la porte, nettoyez son lit ou le sol, changez le pyjama sans le gronder, puis, imperturbable, reprenez le schéma où vous l’aviez laissé, comme si rien ne s’était passé. Votre bambin sentira que ce n’est vraiment pas la peine d’arriver à une telle extrémité et que l’inconfort est surtout pour lui. Comme il est très intelligent, il ne reproduira pas un geste désagréable pour lui et qui vous laisse indifférent ». (p 221)
Je vous laisse prendre le temps de bien visualiser la scène, de vous en imprégner. Moi, ça me met terriblement mal à l’aise d’imaginer un truc pareil : une mère froide, ne répondant pas aux appels désespérés de son enfant, alors même qu’elle lui change le pyj’ parce qu’il vient de dégobiller à force de chialer !!
Et si je veux pas faire ce genre de trucs inhumains à mon gosse ?
*
Bref, je continue ma quête d’une méthode d’endormissement sans passer par la case Challamel-Thirion…