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"Une vie à elle"
13 septembre 2014

Tirer son lait (en flux tendu)

Bêtement, je n’ai pas fait de provision de lait congelé avant de partir en vacances. Je le regrette maintenant que j’ai repris le travail : avoir une réserve au congélateur me serait fort utile… Je ne l’ai pas fait parce que je quittais mon domicile longtemps, et que je voulais débrancher le frigo ! Qu’est-ce que je m’en veux de m’être focalisée sur cette petite économie ! Un conseil aux jeunes mamans qui comptent continuer à allaiter en reprenant le travail : prenez-vous y plus à l’avance que moi !!

 

Je me suis donc retrouvée à la rentrée avec un bébé de presque 4 mois, allaité à la demande et auquel je ne me voyais guère donner autre chose que mon lait. Je m’étais donné comme référence la recommandation de l’OMS, qui est allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois. Une pédiatre spécialisée dans les questions d’allergies m’a dit, le lendemain de notre retour d’Italie, qu’elle recommandait de commencer la diversification entre 4 et 6 mois, en parallèle d’un allaitement maternel. C’est selon elle la meilleure situation pour prévenir les risques d’allergies, et pas seulement alimentaires. Ayant entendu cet argument, je ne sais plus trop quoi penser. Mon mari et moi avons tous les deux un terrain allergique, alors le raisonnement ne peut que m’interpeller. Nous songeons à couper la poire en deux et à commencer la diversification vers les 5 mois de bébé. Toujours est-il que, même si/quand on introduira des purées de légumes, le lait va rester la base de son alimentation. Il allait donc me falloir fonctionner totalement en flux tendu.

 

Cela fait maintenant une semaine que bébé est à la crèche, et pour l’instant il n’a jamais manqué de mon lait. Mais je me serais quand même épargné un certain stress si j’avais plus anticipé. Les premiers jours où je m’y suis mise, alors que mon fils était encore avec moi, je n’arrivais à tirer que de petites quantités : je faisais des poches de lait 50 ml par 50 ml. Je me disais qu’à ce train là je n’allais jamais y arriver. Et j’ai rouvert le livre de Véronique Darmangeat, Allaiter et reprendre le travail (éd. chronique sociale), qui m’a rassurée : elle y écrit qu’il est en effet difficile de faire des stocks quand on a son bébé allaité à la demande avec soi, mais qu’au travail, on tire de plus grandes quantités puisque bébé n’est pas là pour boire le lait produit.

 

Le premier jour de crèche a donc été assuré par mes maigres réserves tirées à coup de 50 ml. Avec l'accord de la directrice de la crèche, nous étions de toute façon parties sur de petits biberons : je n'avais aucune idée des quantités à donner à mon fils. Pendant ce temps là, j’étais partie équipée de ma glacière et de mon tire-lait au travail. Pendant mon heure de pause déjeuner, je comptais aller m’installer à l’infirmerie pour tirer le lait du lendemain. Et là, horreur : je constate que j’ai tout apporté, sauf la pompe de mon tire-lait.

 

Je précise que j’utilise un tire-lait manuel (le Harmony de Medela). J’avais loué, quasiment à mon retour de la maternité, la Rolls des tire-laits : le Symphony de Medela. Choix aberrant en réalité car à l’époque je n’avais pas besoin d’un matériel aussi performant !  Pour l’instant je n’ai pas reloué de tire-lait électrique car je ne vois pas vraiment de différence dans la rapidité de la collecte (même si le Symphony a un double pompage). De plus, un tire-lait manuel c’est beaucoup plus simple à transporter ! Peut-être que si je réessayais maintenant à l’électrique je serais emballée. Si je trouve que mon tirage manuel plafonne, je repasserai sans doute par une location. Dans ce cas, je prendrai le Lactina de Medela, car le Symphony est tout simplement intransportable pour aller au travail.

 

J’étais donc à deux doigts de baisser les bras, avec mon tire-lait sans pompe. Et puis je me suis reprise : la peur de l’engorgement et la perspective de devoir déjà donner à mon fils une préparation pour nourrisson (chose à quoi je n’étais pas du tout prête) m’ont remotivée. À la guerre comme à la guerre : je me suis mise à tirer mon lait à la main. Je ne savais pas particulièrement quel mouvement faire, mais j’en ai trouvé un qui a marché, et j’ai récolté de cette manière 120ml de lait. Je ne sais plus combien de temps j’y ai passé, mais au moins une demi-heure. Je n’étais pas peu fière de moi devant la pochette bien remplie ! Je n’ai pas eu d’autre occasion de tirer mon lait ce jour là ; j’ai donc recommencé le soir seulement, qui est le moment le plus défavorable. Ente temps, on m'a dit à la crèche que mon bébé avait eu faim pendant la journée et qu'il serait bon de compter 3 biberons de 120 ml par journée de crèche. J'ai eu peur de ne jamais y arriver ; mais il fallait au moins essayer. Pendant les 90 minutes d’un match de foot, j’ai pompé sans relâche, tel un Shadock, pour obtenir 120 autre ml. Cela faisait deux biberons. Pour le troisième, j’ai pioché dans ma réserve congelée, qui se retrouvait du coup quasi à plat. Le jour deux était assuré.

 

J’ai continué comme cela à tirer du lait au travail et le soir, aussi régulièrement que possible, et jusqu’à présent je ne me suis jamais retrouvée à court. Comme quoi, c’est possible. Mais encore une fois, le flux tendu n’est pas idéal en termes de sérénité ! Après une semaine, je constate en revanche que je tire au travail facilement 150 ml, alors qu’il fallait que j’insiste avant pour en avoir 120. Je suis donc optimiste quant à la durabilité de l’opération.

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Commentaires
N
On notera au passage l'effet insoupçonné (jusque là, je pense...) sur la production de lait maternel, d'un match de foot...
I
Bizarre, j'ai lu plusieurs fois que l'allaitement exclusif était recommandé jusqu'à 6 mois pour diminuer le risque allergique... Cela aurait-il changé ? Bon à savoir quand on a un terrain allergique et qu'on veut faire attention pour son enfant...
C
Je te souhaite plein de courage pour cette nouvelle étape de l'allaitement qui n'est pas la plus marrante mais qui reste très gratifiante ! Continuer d'allaiter ma fille en reprenant le travail, avec tout ce que cela implique fut une étape majeure dans mon parcours de "re-empowerment" féministe et sur le chemin de la confiance en moi. <br /> <br /> Comme toi, je n'avais pas de réserves : j'étais en hyperlactation les 3 premiers mois et le tire-lait en plus des tétées n'était pas conseillé.<br /> <br /> Par contre dès la reprise j'avais fait une croix sur le caractère "exclusif" de l'allaitement, c'était ma manière de ne pas stresser sur les quantités : je donnais ce que j'avais et la nounou complétait avec des biberons de lait artificiel. En tout Nina n'a consommé que 2 boîtes de lait artificiel dans toute sa vie, ce qui est très peu finalement, et pour beaucoup de stress en moins de mon côté.<br /> <br /> Quand Nina a eu un an, j'ai arrêté le tirage et nous sommes passés au lait de vache classique en mon absence (les tétées continuant en ma présence) : dans ce cas il ne faut pas négliger les apports en fer (présents de façon trop minimes dans le lait maternel comme dans le lait de vache classique pour un enfant de cet âge ; hyper-présents par contre dans le lait dit "de croissance" mais que nous nous sommes refusés d'utiliser du fait de sa composition et de son inutilité à cet âge), donc pour Nina c'est foie de veau tous les mercredis :))<br /> <br /> Sur l'âge de la diversification il est vrai que les recommandations ont récemment changé du fait de nouvelles études montrant qu'une introduction précoce de certains solides limitait finalement certains risques allergiques. Mais là encore vous allez faire jouer votre bon sens en premier : le meilleur moment sera quand votre enfant témoignera d'un intérêt pour ce que vous mangez, il suivra des yeux vos bouchées, voudra goûter, etc. Cela voudra dire que c'est le moment pour lui ! Pour Nina c'est arrivé vers ses 5 mois et demi. Un super site sur la diversification dite "menée par l'enfant" : http://diversificationalimentaire.com/ : nous avons un peu appliqué ces principes, qui sont très adaptés aux bébés allaités !
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