Le portage, après atelier
Comme le savent déjà celles et ceux qui me lisent, le portage, c’est ma plantade. En bonne oie blanche que je suis, je m’étais imaginé pendant ma grossesse que je pouvais me contenter d’acheter un sling et puis c’est tout. Je le voyais comme le choix de la porteuse fainéante. Grossière erreur. Je me suis trouvée bien prise de cours quand, bébé étant arrivé, j’ai constaté que je ne savais pas me servir de mon sling et que je pouvais aussi bien le remiser au placard, parce que mon fils n’y était pas correctement installé.
Je me suis donc dit qu’il fallait que je prenne le temps de faire un atelier de portage, pour ne pas en rester à ce cuisant échec. Cette réflexion a fait écho dans l'esprit de l’une de mes amies les plus proches, enceinte à ce moment là. Elle a pris la situation en mains (merci C. !), et en un claquement de doigts, nous nous sommes retrouvées toutes les deux chez une animatrice d’atelier, pour apprendre à nouer l’accessoire de base : l’écharpe de portage. J’avais emporté mon sling avec moi mais l’animatrice s’est reconnue incompétente pour m’aider à me dépêtrer de mon instrument. Ce qui m’a au moins mis du baume au cœur : je ne suis manifestement pas la seule à ne pas savoir y faire…
En une heure et demi de cours, nous n’avons eu le temps d’apprendre qu’un nœud – mais je pense que nous l’avons bien appris. J’ai donc sauté le pas et commandé une écharpe, que j’ai reçue quelques jours plus tard. Première tentative pour refaire le nœud, à la maison : impeccable. Bébé bien calé, bien arrimé à sa maman, et tout serein dans les plis de tissu. Second essai, pour aller faire les courses au marché : bébé descendait doucement, doucement le long de mon buste, le nœud n’étant pas assez serré. Comme nous n’étions pas sortis pour très longtemps cela n’a pas posé grand problème, et j’ai rafistolé les choses comme j’ai pu. Mais je crois que j’ai encore de la pratique devant moi avant d’être vraiment à l’aise.
Dans la vie quotidienne, par exemple lorsque je dois amener mon fils à la crèche et que je n’ai pas tout mon temps devant moi, je vais au plus simple : je prends mon Manduca. À l’âge qu’a mon fils (et surtout, étant donné sa taille et la souplesse de ses hanches), je pense que l’écharpe se justifie moins. Le Manduca me satisfait pleinement, maintenant qu’on a plus besoin de réducteur, et il faut dire ce qui est : en deux clips c’est réglé. C’est quand même plus rapide à installer que l’écharpe. Je m’en doutais d’ailleurs, et j’ai fait cet atelier essentiellement pour le prochain bébé, en me disant qu’au moins je serai opérationnelle dès les premiers jours. Il va juste falloir que je pratique le nœud d’écharpe avec mon fils régulièrement d’ici là.
L’avantage d’avoir beaucoup tâtonné, c’est qu’on apprend de ses erreurs. Je pense que, si une amie me demandait conseil sur les modes de portage, je lui dirais de prendre une écharpe, pour bébé tout petit, et un porte-bébé en complément dans un deuxième temps, si le besoin de se préparer plus vite se fait sentir. Le sling a sans doute des avantages que j’ignore toujours, puisque je ne m’y connais toujours pas, mais je doute que ce soit vraiment indispensable quand on dispose déjà de ces deux modes de portage. Si j’ai bien compris le sling reste un accessoire d’appoint, qui doit être sympa dans certains usages, mais du coup pas crucial. Cela dépend aussi, sans doute, de combien on porte ; et bien sûr, de combien on est prêt à mettre dans des outils de portage.