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"Une vie à elle"
31 août 2014

Stage d’aguerrissement

En France, ni mon mari ni moi n’avons beaucoup de famille, et nous vivons loin de celle que nous avons. Je prends maintenant la mesure de l’influence que cela a sur mon fils : il n’a jamais rencontré de « nouvelles têtes » que une par une, ou deux par deux. Ce n’était pas volontaire, cela s’est trouvé ainsi. De plus, culture française aidant, si je proposais aux visiteurs de le prendre dans les bras, on me le rendait au bout de quelques minutes.

 

Arrivés en Italie, les cousins, cousines, oncles et tantes se sont pressés pour le rencontrer au plus vite. Bébé, qui avait déjà encaissé un long voyage et une température élevée, s’est donc trouvé un soir au milieu d’un cercle de visages inconnus. De plus, ici, on prend volontiers les enfants dans les bras, et on les garde : je n’étais moi-même pas tellement habituée à laisser mon poupon si longtemps. Le premier soir, bébé s’est donc trouvé dans les bras d’une tante qu’il ne connaissait pas, alors qu’une autre se penchait sur lui. Mon mari et moi n’étions pas dans son champ de vision. Il a alors poussé un cri perçant comme je ne lui en avais jamais entendu émettre. Il a sans doute cru que nous avions disparu, qu’il nous avait perdu, et il a pris peur devant tous ces visages étrangers. Nous l’avons tout de suite repris pour le rassurer : c’était beaucoup de nouveautés d’un coup pour un si petit être.

 

Après une journée sur place, les choses étaient déjà très différentes : il acceptait de passer de longues minutes dans les bras de personnes que, entre-temps, il avait manifestement appris à reconnaître. Il leur sourit même. C’est fascinant de voir comme il apprend vite. Il nous cherche parfois du regard mon mari et moi, et nous prenons garde à ce qu’il nous voit régulièrement.

 

Manifestement, bébé s’aguerrit. Cette évolution me paraît très positive : d’abord elle ravit les membres de ma famille, qui ne comprendraient guère qu’on les empêche de porter bébé, ou qu’on limite son passage dans leurs bras. Et je vois cette étape comme une préparation à l’entrée en crèche. Dans dix jours, il me faudra (déjà !) le laisser en des mains étrangères. Il me paraît bon qu’il prenne l’habitude de passer du temps avec d’autres personnes que nous.

(Billet rédigé le 20 août)

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