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"Une vie à elle"
24 octobre 2014

Diversifions !

En bon petit soldat de l’allaitement maternel, j’étais partie pour suivre la recommandation de l’OMS : allaitement maternel exclusif pendant six mois. L’OMS, comme autorité, se pose quand même là. Jusqu’à ce qu’une pédiatre, spécialiste en allergologie, me dise que les préconisations avaient récemment changé, et qu’on s’était rendu compte que l’introduction de solides entre 4 et 6 mois prévenait les risques d’allergies.

 

Entre 4 et 6 : cela fait une belle marge. Chez nous, le niveau de maturité de mon fils à 4 mois comparé à ce qu’il est désormais, à 5 mois et demi, est tout de même bien différent. Ces deux mois de battement m’avaient d’emblée laissée perplexe, et la perplexité est restée : que faire ? Un peu bêtement, nous nous sommes dit que nous allions grosso modo couper la poire en deux, et nous y mettre vers 5 mois.

 

Je voulais aussi (surtout) tenir compte d’autres facteurs, comme la capacité de mon fils à tenir assis (ce qui n’est pas encore le cas), et son intérêt pour nos repas. De fait depuis quelques jours, non seulement il suit nos cuillères de yeux quand nous mangeons, mais encore il agrippe le bord de mon assiette, il tire sur les sets de table… Bref, on sent que le repas l’intéresse.

C’est ce critère qui m’a déterminée à « y aller », plus le fait d’avoir enfin un peu de temps libre. Les dernières semaines ont été un peu démentielles et même si nous avions décidé de passer à une alimentation diversifiée vers ses 5 mois, nous avons pris un peu de retard sur le programme, car nous ne trouvions le temps de cuisiner que tard, une fois bébé déjà couché.

 

Mais là, on y est. Pour commencer la diversification, je me suis armée de deux principes. Le premier, celui de la fameuse pédiatre-allergologue : introduire les aliments un par un et surtout, trois jours d’affilée. C’est-à-dire, en schématisant : courgette-courgette-courgette ; carotte-carotte-carotte ; carotte-courgette ensuite si vous voulez. Je ne sais que penser du bien fondé de ce principe d’un point de vue médical, mais je me dis que ça ne peut pas faire de mal ; et surtout, pour la maman, c’est pratique. Je cuis ma courgette une fois, et je garde tout au frais pour les deux jours qui suivent. Vu les quantités dérisoires avalées lors des premières tentatives, je ne regrette pas !

Deuxième principe : je m’inspire de la « diversification menée par l’enfant ». Le nom est un peu pompeux, je vous l’accorde. Le principe est de donner non pas des purées bien lisses, mais des morceaux entiers. Vi ! Non, je n’ai pas juré que je ne ferai rien comme tout le monde ; c’est juste que je trouve cela plus éducatif… Tout est très bien expliqué ici

 

Le soir 1, j’ai donc pris mes courgettes. Pendant que j’en épluchais trois, j’ai donné la quatrième, entière, à mon fils, pour qu’il voie le légume de départ. Il était avec moi dans son transat pendant que je cuisinais et a assisté à tout le processus. Je lui ai fait cuire des tout petits bouts de courgette, sans sel ni huile, et j’ai gardé un tronçon plus gros que j’ai cuit également. Quand tout a été bien fondant, je lui ai d’abord tendu le tronçon, redevenu tiède, pour qu’il le prenne à pleines mains et le porte à la bouche. Ce qui s’est passé. Il l’a même un petit peu rogné, avant de vite… le laisser tomber par terre. Pas grave, un coup sous l’eau (je ne suis pas très maniaque), et on retente. Même manège. Je suis ensuite passée à l’écrasé de courgette. Je dis écrasé parce que je l’ai ratatinée à la fourchette, mais pas mixée. La purée n’était donc pas complètement lisse, quoique très très écrasée quand même. Pour le coup, la pédiatre n’aurait pas été contente ; mais je voulais qu’il reste un peu de texture malgré tout, pour que mon fils fasse mieux le lien avec ce qu’il venait de manipuler.

Le succès de mon écrasé a été… faible. Le premier soir, ça a fait pleurer bébé. Il faut dire qu’il était un peu tard et que ce n’était pas forcément le moment idéal pour les innovations… Le second soir, il a porté les mains à la cuillère, et avait nettement l’intention de diriger l’objet (comme je l’ai déjà vu faire avec son biberon quand son père lui en donne). Mais à nouveau, le contact de la courgette sur sa langue n’a pas eu l’air de soulever un vif enthousiasme. Je ne suis même pas sûre que le moindre morceau soit passé dans son estomac pour l’instant. Peut-être qu’il n’aime pas la courgette ?

 

Le premier soir, nous avons nous aussi mangé de la courgette. C’était volontaire : évidemment cela simplifie l’organisation pour la cuisinière, et puis je me suis dit aussi que de cette manière, il retrouverait sans doute le goût de l’aliment dans mon lait, et ferait peut-être le lien. Je vous rassure, je n’ai pas décidé de ne manger que de la courgette pendant trois jours ! Mais là tout de suite, nous allons faire la troisième tentative avec ce qu’il me reste de courgette cuite (à midi cette fois-ci, en espérant que ce sera plus favorable). Et je suis en train de faire cuire des champignons de Paris, dont j’ai prélevé une dîme pour bébé. Et j’espère aussi qu’il en retrouvera le goût dans mon lait, et que cela l’aidera quand il les goûtera. C’est sans doute plus logique dans ce sens là d’ailleurs !

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Commentaires
S
Merci à toi pour tes articles !<br /> <br /> Ici, on n'a jamais provoqué la moindre catastrophe en reprenant les petits après le coucher : on a toujours fait ainsi depuis leur naissance et ils se couchent chaque soir sans pleurs depuis le début...<br /> <br /> Pour les purées, franchement, je pense qu'il ne faut pas se prendre la tête. Fais comme tu le sens, c'est le mieux pour éviter tout crispation. L'essentiel étant que ton fils découvre les goûts et les textures, pourquoi t'embêter avec des règles imposées ? Donne lui donc ce que tu as envie de lui donner (ou de manger toi !), il le prendra d'autant mieux. Si ce sont des fruits ou bien plusieurs légumes mélangés, je ne vois pas le problème... C'est surtout entre toi et lui, l'essentiel est de trouver ce qui vous convient le mieux.<br /> <br /> Bises !
S
Ouh là là, dure dure cette première séparation ! Ce n'est pas facile de les laisser si petits,.. <br /> <br /> Pour le coucher, je pense que je me suis mal exprimée, elle ne sous-entendait évidemment aucune obligation de sommeil, mais plutôt que si le bébé avait besoin de dormir, je ne devais pas douter qu'il y parviendrait (ce qui est souvent le cas, même inconsciemment, s'il y a déjà eu une suite de couchers difficiles). Après, bien sur, si je sens aux pleurs que ce n'est pas le moment, je n'hésite pas, comme je te le disais, à le reprendre un peu et à lui proposer de nouveau le lit plus tard.<br /> <br /> Par rapport à la diversification, je pense que tu as raison, il faut surtout beaucoup de souplesse. Le pédiatre m'avait conseillé de toujours mélanger une pomme de terre (pour la texture), une carotte (pour le goût sucré) et un troisième légume (pour un nouveau goût). Je ne l'ai pas fait systématiquement, mais je dois avouer que c'est qui passait le mieux avec A. (avec M. c'est différent, dès sa première purée à 4 mois il a fallu l'arrêter et il n'a jamais rien refusé ni même laissé de restes dans le bol !). <br /> <br /> Au plaisir de lire tes prochains articles !
S
Chère Néo Maman, <br /> <br /> <br /> <br /> je suis contente de savoir que vous retrouvez un peu de temps. Ta petite escapade professionnelle s'est-elle bien passée ? <br /> <br /> Je voulais déjà répondre à ton article sur l'endormissement, donc je vais faire d'une pierre deux coups !<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de la diversification, les recommandations de l'OMS sont par définition globales et, s'il y a de nombreux pays où il est plus prudent de s'en tenir au lait maternel jusqu'à six mois, cela semble en effet un peu excessif chez nous. Nos pédiatres nous ont aussi conseillé de commencer la diversification entre 4 et 6 mois. Pour M. nous avons commencé le jour même de ses 4 mois car il se servait tout seul dans nos assiettes ;-). <br /> <br /> Par contre, je ne suis pas du tout convaincue par la "diversification menée par l'enfant". Il me semble que le principe est vicié depuis le départ puisque de tout façon tu ne lui présentes que ce qu'il peut manger (on est bien d'accord que tu ne lui a pas offert un os de poulet ou une tranche de foie gras pour son premier repas - ce qu'il aurait par ailleurs peut-être préféré !). Partant de là, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout et donner directement des purées ? Très peu de bébé acceptent les textures écrasées, soit c'est complètement lisse, soit ce sont carrément des morceaux (mais alors là, à part pour quelques légumes, avant 9 mois c'est un peu chaud...). À deux ans et demi, A. ne tolère toujours pas qu'il y ait des "bouts" dans sa purée ou son yaourt ! Par ailleurs, un bébé ne va pas du tout manger les mêmes quantités en morceaux qu'en purée : ce n'est pas gênant tant qu'il ne fait que goûter, mais ses besoins vont vite augmenter. Pour M, je prépare toujours une grosse purée afin qu'il ait sa ration mais, si je vois qu'il est intéressé par ce que nous mangeons, je n'hésite pas à lui en donner de tout petits bouts pour qu'il puisse aussi goûter ce qui lui fait envie.<br /> <br /> Ceci dit, je suis très curieuse de savoir si l'on peut faire autrement et je serais ravie de lire dans ton prochain message que je me plante complètement ! Et s'il n'aime pas les courgettes, tente les carottes ou les pommes, généralement le succès est garanti (et les pommes cuites en morceaux ça doit pouvoir passer).<br /> <br /> <br /> <br /> Pour l'endormissement, j'espère que vous commencez à trouver un équilibre. C'est vrai que ce n'est pas une question facile... Nous avons toujours laissé les petits s'endormir seuls, afin de favoriser leur autonomie, mais en les y aidant, bien sûr. Concrètement, je n'ai jamais laissé mes enfants pleurer plus de quelques minutes, en fonction de la nature de leurs pleurs. Quand il s'agit clairement de pleurs de décharge, au moment où le bébé cherche son sommeil, je n'interviens pas. Si ça dure plus de deux ou trois minutes, ou que les pleurs augmentent en intensité, j'y vais. Si un petit câlin ne suffit pas, je n'hésite pas à le reprendre un peu avec moi pour cinq ou dix minutes, le deuxième coucher est alors généralement le bon ! Ce n'est pas une recette miracle, mais c'était juste pour te dire que tu avais de te faire confiance et d'écouter ton intuition. Chaque enfant est différent dans son rapport au sommeil, vous seuls pouvez savoir comment l'aider. <br /> <br /> Je me permets juste de te transmettre un conseil que j'avais reçu et qui m'avait été extrêmement précieux. Nous avions été accompagnés en haptonomie par un médecin pendant la grossesse et les premiers mois de A. Je lui expliquai, un jour, qu'A. refusait systématiquement de s'endormir pour la sieste alors qu'il n'y avait aucun pb le soir. Elle m'a demandé si, au moment où je le couchais, je croyais qu'il allait s'endormir. Je lui ai répondu que oui, bien sûr, j'espérais chaque fois que ce serait la bonne (à trois mois de rendre ma thèse, ses siestes étaient vitales pour moi...). Sauf que non, justement : elle m'a expliqué qu'il ne fallait pas "espérer", que le bébé sentait mes doutes, mais qu'il fallait que j'en sois moi-même réellement persuadée. Physiologiquement, il devait s'endormir, donc il n'y avait aucune raison de douter qu'au moment où je le coucherais il s'endormirait... Il m'a fallu quelques jours pour intégrer cette nouvelle façon de voir les choses, mais du jour où j'y suis parvenue, A. s'endormait comme une fleur tous les après-midis...<br /> <br /> En attendant de savoir comment tout cela évolue pour vous, je vous embrasse, <br /> <br /> S.
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