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"Une vie à elle"
16 novembre 2015

Allaiter et voyager ? (Billet d'invitée)

Une nouvelle fois, je passe l'antenne à mon amie I., que je remercie chaleureusement pour son témoignage ; je suis sûre qu'il sera utile à de nombreuses mamans.

 

Comment je suis partie au Japon une semaine… Et j’en suis revenue avec (toujours) du lait

 

Tout d’abord, une petite mise en contexte : ce voyage professionnel au Japon était prévu de longue date, et je l’anticipais avec bonheur. Il était clair, alors, dans ma tête, que je ferais parti du voyage prévu en novembre 2015. Mon fils aurait alors 14 mois, et je l’imaginais alors sevré depuis longtemps… Et puis, les mois ont passé. J’ai tiré mon lait au travail pendant six mois, puis rendu mon tire-lait électrique en location en juillet dernier, tout en continuant l’allaitement matin et soir (et le week-end à volonté). Chaque fois, je me disais que je commencerais le sevrage le mois prochain, avant l’été, pendant l’été, à la rentrée… Mais la vérité, toute simple, était que je n’en avais pas envie, et lui non plus. Quand, le soir venu, on s’installait sur le canapé et qu’il comprenait que c’était l’heure, il riait aux éclats. Et le fait qu’il soit devenu un grand garçon qui marche, qui mange bien, qui s’affirme de jour en jour, ne change en rien le plaisir de retrouver mon bébé dans mes bras, sur mon sein. Et, chaque jour que je le vois aussi épanoui et confiant, prendre son indépendance, je sais que mon choix est bon, car loin de le maintenir dans un état dépendant, il lui donne la sécurité affective pour aller de l’avant.

 

Seulement, voilà : l’échéance Japon approchait à grands pas, je n’avais même plus de tire-lait, et je commençais à fortement angoisser. Environ un mois et demi avant, j’ai même annoncé à mon chef que je ne pourrais pas y aller. Pourtant, cette décision me pesait beaucoup, et je me sentais exclue de la dynamique de groupe créée par la préparation de cet événement. Je me sentais prise à mon propre piège : ma condition de mère, qui était jusque-là source de mon plus grand bonheur, commençait à entraver ma vie professionnelle, à trop prendre le pas sur le reste de mon existence. Et puis, deux ou trois semaines avant, après discussion avec super-papa, celui-ci me dit qu’il se sentait prêt à assumer bébé une semaine ! Il restait toutefois un problème de taille : bébé n’était toujours pas près d’être sevré. J’ai commencé par acheter un tire-lait manuel sur internet (moins cher qu’en pharmacie, et plus rapide). J’ai pris un modèle à 40 euros, moins cher que les Medela et autres Avent, mais qui m’a fait bon usage.

 

Et puis, quelques jours avant de partir, j’ai décidé de sauter la tétée du matin, comme ça, parce qu’il faut bien réduire à un moment. Bébé a pris du yaourt et de la brioche, pas plus traumatisé que ça. Mes seins, en revanche, m’ont bien fait comprendre durant la journée que ce n’était pas top. Moi, malgré l’inconfort, je me disais : « c’est normal, il y a trop de lait aujourd’hui, mais la production sera réduite les prochaines jours »… Sauf qu’après la tétée du soir, mon sein droit me faisait toujours mal. Et puis, je me sentais mal, j’ai été prise d’un gros accès de fièvre. Ne faisant toujours pas le rapprochement, j’ai commencé à craindre d’avoir attrapé la grippe. Mais, le lendemain, le sein droit était toujours douloureux et présentait une zone rouge. Petit à petit, j’ai enfin compris que, après plus d’un an d’allaitement sans aucun problème, j’avais bêtement une mastite, une inflammation du sein due à un engorgement. J’ai donc pris un anti-inflammatoire, appelé ma sage-femme qui m’a confirmé le diagnostic, dit que cela passait en général en 24h (moi, cela a plutôt duré 48h), et prescrit des anti-inflammatoires et antibiotiques au cas où ça ne passerait pas (mieux valait être équipée pendant le voyage). Elle m’a, en outre, conseillé les massages et tirages de lait. Pendant la journée de travail, j’ai plusieurs fois fait des massages du sein douloureux dans les toilettes et le soir, cela allait mieux. Mais je prenais l’avion le lendemain soir, et je me demandais comment j’allais m’en sortir. Je vous passe rapidement le moment de psychose qui m’a poussée à aller chercher en catastrophe un autre tire-lait chez une amie, parce que je n’avais plus confiance dans le mien qui me paraissait un peu « mou » (je n’avais pas d’autre comparaison que l’électrique…), histoire d’avoir 2 tire-laits dans ma valise au cas où. 

 

Enfin, le vendredi soir, me voici dans l’avion. Bien échaudée par mon expérience, j’ai plusieurs fois fait de petits massages dans les toilettes, pas forcément avec le tire-lait pour rester discrète. Une fois à l’hôtel, j’ai pris un bain chaud et, encore, massé dans le bain. Cela est d’ailleurs devenu mon rituel du soir, toute cette semaine : le bain chaud (avec les sels fluo des hôtels japonais) et le massage, qui faisait une pause détente plus agréable qu’un tirage de lait dans un fauteuil. Je me prenais pour Cléopâtre, au début, à voir tout le lait qui partait dans mon bain. Mais, au fur et à mesure de la semaine, le massage est devenu plus court, voire inutile les derniers soirs. Le matin, j’utilisais quand même le tire-lait, brièvement. Au fil des jours, ma production de lait s’est adaptée sans aucun problème, et je ne ressentais aucune gêne particulière à partir du 2e jour de voyage. Et, du côté de mon fils, tout s’est très bien passé, et il a fait les meilleures nuits depuis un bon moment !

 

 Au moment du retour, je pensais donc mon fils sevré, et mes seins quasiment asséchés, et tout le monde semblait trouver cela bien (j’essayais aussi de m’en convaincre). J’ai eu droit à un gros câlin (je suis arrivée le matin pour son réveil), et, quand son père est arrivé avec le biberon, bébé n’a pas bien compris ce qu’il se passait, se tournant vers moi pour téter. Pourtant, les choses n’étaient finalement pas décidées : en massant un peu, contre toute attente, j’avais encore quelques gouttes de lait qui sortaient ! Et, le soir venu, alors que j’avais mon fils contre moi et qu’il pleurait en cherchant le sein pour notre câlin rituel, je me suis mise à pleurer aussi de lui refuser. Mon mari m’a aussitôt dit : « mais donne-lui, si tu veux ! », et nous avons eu nos retrouvailles ! Depuis, tout est rentré dans l’ordre. Il a quand même fait de super nuits (c’est moins le cas maintenant, mais avec quatre molaires qui sortent en même temps, il a une excuse). Nous avons passé plusieurs jours ensemble car je ne travaillais pas, et eu suffisamment de tétées-câlins, sans complexes, pour que la production de lait redevienne comme avant.

 

Ce témoignage permet donc de dire que, oui, c’est possible de partir plusieurs jours et de continuer à allaiter, sans traumatiser qui que ce soit ni exploser de trop-plein de lait. Je ne dis pas que cela aurait marché pour tout le monde : j’ai toujours eu tendance à avoir beaucoup de lait. J’avais toujours entendu dire que, quand on était au rythme de croisière d’une tétée matin et soir, cela pouvait s’arrêter très vite. Pourtant, j’ai maintenu ma lactation sans forcer, je n’ai pas beaucoup tiré mon lait quand j’étais au Japon. Une bonne expérience à vivre : je me sens plus libre, moins dépendante, et je sais que lui ne l’est pas non plus. Cela sera crucial pour un sevrage en douceur… Mais celui-ci arrivera quand il arrivera, nous verrons bien à ce moment-là !

 

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Commentaires
R
Bonjour, <br /> <br /> <br /> <br /> Voilà je viens vous donnée des nouvelles! Je suis partie 15 jours et les 5 premiers jours j'ai pas mal engorgé. Je n'avais pas de baignoire pour prendre un bain mais je massais sous la douche. <br /> <br /> Je n'ai pas réussi à utiliser le tire lait Manuel emporté avec moi.. <br /> <br /> J'ai finalement pris de la teinture mère de sauge et ça a calmé la production pour ensuite retrouver des seins de taille normale. <br /> <br /> Je suis rentrée jeudi ma puce revient au sein cependant on dirait que la lactation à de la peine à reprendre ;(<br /> <br /> J'ai les seins mous.. Mais je persévère, j'avais une grande production, tout n'est pas perdu!<br /> <br /> Avez vous des conseils pour que j'ai toutes les chances y' arriver?<br /> <br /> <br /> <br /> Belle journée!
N
N'hésitez pas à repasser par ici après votre retour pour nous dire comment cela s'est passé !
R
Bonjour! Je me reconnais totalement dans cette situation, ma puce à 22 mois, je pars après-demain pour un voyage de 2 semaines sans elle et j'ai petit à petit diminué les tétées (j'ai toujours repoussé le moment du "sevrage"). <br /> <br /> <br /> <br /> A ce jour, elle tétouille, mais plus pour se caliner que pour se nourrir.. <br /> <br /> Alors je me demande comment ça va se passer, car j'ai tendance à faire des mastites.. mais j'ai l'impression aussi que ma production diminue...<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai un tire-lait manuel, j'ai appris à utiliser la méthode du verre d'eau chaude et j'espère que ça ira!!<br /> <br /> <br /> <br /> Je la sens prête pour la séparation physique, ça fait un moment que je lui en parle.<br /> <br /> <br /> <br /> J'espère simplement ne pas être ennuyée pendant les premiers jours du voyage.. <br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce beau témoignage!
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