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"Une vie à elle"
2 septembre 2014

Un "quatrième trimestre"

Ma façon d’envisager mon rôle de mère s’est largement formée une fois que j’ai eu mon fils dans les bras : comme je l’ai déjà expliqué ici, certains principes que je ne pensais pas remettre en cause se sont avérés ne plus du tout me convenir, une fois en situation. L’un des paramètres de cette évolution a été sa naissance difficile – même si je pense que j’aurais fait les mêmes choix de toute façon. Disons que je sentais, à plus forte raison, l’urgence de réconforter ce bébé qui avait découvert notre monde de façon si brutale. Je voulais que, se sentant proche de ses parents, il puisse prendre confiance dans le monde extérieur et ne pas le considérer comme hostile. L’allaitement à la demande, le cododo et le fait de le prendre quasi tout le temps dans les bras se sont mis en place de cette manière.

 

Intérieurement, je voulais offrir à mon fils un « quatrième trimestre », qui serait une transition entre l’univers utérin et le vaste monde. Bien que à l’air libre, notre présence et notre disponibilité sans conditions devaient permettre d’éviter un choc trop brutal. J’avais lu par ailleurs que le bébé humain naissait, pour ainsi dire, avant terme. Selon la recherche scientifique, les neuf mois de grossesse seraient un compromis de la nature entre notre condition de bipède (qui implique un bassin étroit) et le développement du cerveau (qui implique un crâne large), les deux caractéristiques de notre espèce. Si le bébé naissait avec un cerveau terminé, il ne pourrait plus passer à travers le bassin de la mère : il nait donc encore « en cours de fabrication ». J’ai  trouvé deux analyses différentes : le bébé devrait naître, pour être « fini », soit trois mois plus tard, soit carrément à l’âge d’un an. J’ai retenu (pour l’instant !) le chiffre le plus bas ; et je constate un effet un bond dans l’éveil de mon fils, passé trois mois.

 

J’ai fait une petite recherche sur internet avec les mots clef « quatrième trimestre ». Je n’ai trouvé que peu de résultats, mais quelques uns tout de même. L’expression de « quatrième trimestre » ne m’appartenait pas, d’autres l’avaient utilisée avant moi. Je renvoie notamment vers ce texte. Je ne sais pas ce qu’il vaut sur le plan médical (il faudrait approfondir), mais il recoupe en partie mes intuitions. Forte de ces informations, j’ai donc voulu que ce quatrième trimestre « à l’air libre » se fasse avec le moins de chocs possible, afin que mon fils continue sa maturation sans être bousculé.

 

Pour nous, cela correspondait aussi à une logique dans son histoire : mon fils entrera en crèche à presque quatre mois. Je conçois donc son quatrième mois comme une transition entre le cocon des trois premiers mois, et ce grand changement à venir. À trois mois et demi, bébé est toujours allaité à la demande, et le sera encore une fois à la crèche quand il sera avec moi ; nous le couchons dans un lit une fois qu’il dort mais je le reprends en cours de nuit pour l’allaiter et il reste avec nous ; il est toujours beaucoup dans les bras, mais de plus en plus dans ceux d’autres personnes. Et ces évolutions se font en douceur, sans forcer.

(Billet rédigé le 22 août)

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