« Couchorama »
J’ai enfin vu ce documentaire signé Jacqueline Farmer (Nord-Ouest production) sur les couches lavables, que je voulais regarder depuis des lustres. Et je vous le conseille : il vaut vraiment la peine.
Il retrace l’itinéraire d’une jeune maman, Jacqueline Farmer elle-même, qui s’interroge sur le nombre de couches utilisées quelques heures par son fils, puis placées à la décharge pour plusieurs siècles. En une cinquantaine de minutes, elle se pose une série de questions très variées :
- Quel est l’impact écologique des couches jetables (avec réponse de la marque Pampers) ?
- Quels sont les problèmes liés à leur composition pour la peau des bébés ? Elle montre la difficulté (voire l’impossibilité) d’obtenir des informations
- Comment faisait-on avant (en Europe) ? Elle remonte au bandage des bébés.
- Comment fait-on ailleurs dans le monde ? Elle prend notamment l’exemple du pantalon fendu chinois, et on voit un système afghan.
- Quelles sont les alternatives ? Elle enquête sur les couches lavables, les couches compostables et sur l’hygiène naturelle infantile.
- Quel serait l’impact d’un retour au lavable dans une perspective féminisite (je vous laisse deviner qui est la personne interviewée).
La conclusion du documentaire est en gros qu’il faut impérativement agir, mais qu’il n’y a pas une alternative à retenir, mais plutôt une réflexion à mener sur les options possibles et leur éventuel panachage.
Quelques chiffres de ce documentaire font frémir : les couches jetables sont apparemment le déchet le plus important dans nos poubelles et nos décharges, alors qu’il n’a conquis l’Europe que dans les années 1970. Un point abordé dès le départ du reportage me paraît très juste : les couches jetables sont un symbole de notre société de consommation ; il est d’autant plus difficile de s’y attaquer. Mais en même temps, n’est-ce pas poser les bases d’une autre éducation pour nos enfants ? Le documentaire souligne aussi de façon très pertinente que les couches jetables sont payées « deux fois » : une fois à l’achat et une fois pour la gestion des ordures. Pour la région de Londres, cela représente la somme astronomique de 67 000 000 £ d'après le documentaire. Certaines communes ont donc décidé de créer des ateliers pour former les habitants aux couches lavables et mis à leur disposition des bons d’achats, partant du principe que financer des couches reviendrait moins cher que de payer l’enlèvement des ordures… Enfin, rappelons que les couches jetables ne sont soumises à aucune norme ou contrainte : les industriels mettent dedans rigoureusement ce qu’ils veulent. Joie.
D’après mes connaissances sur le sujet, le documentaire est bien fait et a le mérite d’être très complet. Les thèmes sont tous traités rapidement, mais l’essentiel est dit sur chaque point : c’est une très bonne présentation du problème, qui laisse ensuite à chacun la possibilité d’approfondir ce qui l’intéresse.
Je vous recommande vivement de voir ce documentaire, qu’il faut malheureusement acheter en ligne sur arte boutique. Cela coûte 2,99 la location et à mon avis cela les vaut. Vous pouvez aussi commencer par regarder les deux premières minutes qui sont disponibles sur youtube, et qui mettent déjà bien les choses en contexte. Nb : le documentaire est disponible en entier sur youtube en allemand ; avis aux germanistes !
Je compléterai bientôt ce billet avec un bilan sur ma propre expérience des lavables, puisque désormais, mon fils est désormais en 100% lavables à la maison. (J’attends toujours que ma crèche se mette aux lavables… mais je crois que je peux attendre !!)
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